Nous donnons la graphie du manuscrit : les italiques représentent les abréviations résolues ou les leçons que nous avons corrigées. En ce cas, les leçons rejetées du manuscrit sont reproduites au bas de la page.
Vers 6 v- de vous sur rasure. — 8 damas] dames, avec e exponctué et a suscrit.
REMARQUES : Vers 2 esmute, finale à élider. — 3 s'an : se, si explétif et an « de ce fait ». — 5 répétition irrégulière du mot joious à la rime. — 7 craiance ne peut rimer avec aligrance que dans un dialect du Nord. En provençal, il pourrait y avoir creansa, de crear, c'est à dire : « Dieu à qui je dois ma création, ma naissance ». — 8 doinrie, au conditionnel, après qui au sens du lat. si quis, appartient également à l’usage du Nord (Foulet, Petite syntaxe, § 248), alors que le provençal emploierait l'imparfait du subjonctif, dones, ou de l'indicatif, donava (cf. qui·l donava tota Fransa, chez Macrabru, 293, 13, cité dans Cultura Neolatina, t. 6-7, 1946-1947, p. 34, premier exemple, sous B, dans une liste à laquelle le vers commenté ici pourrait être ajouté). Par ailleurs, la césura n'est pas conforme aux habitudes des troubadours qui n'admettent presque jamais la césure épique, même avec la finale élidée, comme ici. — 9 demorie : césure épique, sans élision. Peut-être est-ce demor je qu'il faudrait écrire, ce qui donnerait une césure normale : demor ieu. estïas, à l'imparfait, n'est ni du Nord (esteiez), ni du Midi (estavatz, subj. estessetz), et aucune de ces formes ne rimerait en -as. L'emploi du pronom vos nous interdit de considérer estas comme une 2e personne du singulier. Le passage de -atz à -as, phénomène tardif, surprend dans un manuscrit du milieu du XIIIe siècle. |