FORMULE STROPHIQUE : 5 strophes unissonans de 9 vers et une tornade de 5 vers. La strophe se décompose en :

a8 a8 a4 b4 b4 c’6 d4 d4 c’6

Il est préférable de garder la formule rejetée par Coulet (p. 78) qu’avait donnée Maus (p. 99, 73), qui met en valeur toutes les rimes au lieu de considérer la troisième rime de chaque strophe comme intérieure, comme l’avait fait Coulet (cf. p. 78), qui ne voit qu’un seul vers empeutatz de 8 syllabes dans les vers 3 et 4 de chaque strophe.

La forme métrique de cette pièce est certainement calquée sur celle d’Arnaut Daniel, “Chanson, do·ll mot son plan e prim.” Avec Coulet, remarquons que 31 fois sur 50, le mot qui est à la rime dans la pièce de Guilhem s’y trouve aussi dans celle d’Arnaut Daniel (cf. Coulet, ibid.).

Pour ce qui est des rimes et de la disposition des vers, la pièce ne les reproduit pas exactement, au contraire de ce qu’avait pensé Coulet (ibid.). Cette pièce ne fait cas ni de la rime en olh ni de la rime en a de la pièce d’Arnaut (cf. Frank, I, 148, 664, 1). Quant à la disposition des vers, la rime en olh se trouve à la 3e syllabe du premier vers de chaque strophe, ce qui donne à la pièce d’Arnaut la formule suivante :

3 5 8 4 4 4 6 4 4 6

A part ce remaniement et le fait que celle d’Arnaut est construite en coblas doblas, la pièce de Guilhem reproduit en tous points la disposition de celle d’Arnaut.