Un premier couplet dont un jeu de mots & une comparaison forment tout le fond, un second dans lequel le poète joue encore & assez froidement sur le nom d'une dame, enfin une tornada qui nous renseigne assez peu sur le personnage auquel elle est adressée, telle est cette pièce assez insignifiante, qui pourtant a peut-être été la seule donnée d'après laquelle le biographe provençal a imaginé sa Vie de Montanhagol. (Cf. Introduction) Il nous a semblé vraisemblable de placer sa composition entre les années 1241-1245. Cf. Introduction, La vie de Montanhagol.
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Sa forme métrique est des plus simples & n'offre rien d'original:
10a 10b 10b 10a 10c 10c 10d 10d.
Deux coblas crotz-caudadas & la tornada. La formule en question est une des plus fréquemment employées, en particulier avec le décasyllabe. Parmi les pièces que cite Maus (Peire Cardenals Strophenbau, p. 116, n° 535) & qui la reproduisent, plusieurs ont de plus ceci de commun avec la pièce de Montanhagol, que la troisième rime en est aussi féminine & qu'elles sont faites sur les mêmes rimes: ens, ors, ensa, os. Ce sont: Arnaud de Mareuil, 16; Bertran Carbonel, 28, 40, 90; Esquilha, 1; Guiraut Riquier, 74; Peire Cardenal, 65; Peire Imbert, 1; Pujols, 2, 4; Peire Vidal, 50; auxquelles il faut ajouter la réponse de Blacasset, publiée en appendice, & la pièce XIII de Montanhagol, qui, pas plus que celle-ci, ne sont mentionnées dans la liste de Maus.