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Coulet, Jules. Le troubadour Guilhem Montanhagol. Toulouse: Imprimerie et Librairie Édouard Privat, 1898.

225,004- Guilhem de Montanhagol

 

Ce sirventes est de peu postérieur à l'établissement de l'Inquisition à Toulouse, & nous avons pu le dater, avec quelque vraisemblance, de 1233 à 1237. (Cf. Introduction, La vie de Montanhagol.) Ce qui, à notre avis, en fait l'intérêt, c'est d'y voir le poète démasquer les vraies intentions du clergé & défendre ces mœurs, cette civilisation méridionale qu'il va s'efforcer de détruire. « C'est mal à eux, dit-il, de défendre aux riches les libéralités & d'enseigner l'avarice. C'est ne pas comprendre les desseins de Dieu que d'interdire aux hommes de chercher à valoir. Pourquoi cette procédure arbitraire, partiale, tracassière, qui va jusqu'à vouloir réglementer le costume? En quoi cela intéresse-t-il l'orthodoxie chrétienne & la pureté de la vie morale? En réalité, leur seul dessein est d'attirer à eux les richesses & de satisfaire, sous les dehors d'un faux désintéressement, leur réelle cupidité. » L'envoi est adressé au comte de Toulouse: il a eu déjà tant à souffrir de ces gens qu'il doit à jamais se défier d'eux.

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La pièce est formée de cinq coblas unissonans & d'une tornada. La strophe se décompose en:

8a     8b     8b     8a     l0a     10c     10c     10d      10d

formule assez curieuse, mais qu'on peut considérer comme provenant de la cobla crotz-caudada: abbaccdd. Au milieu de la strophe a été intercalé un vers qui, par la rime, rappelle la première partie de la strophe, par le nombre des syllabes annonce la deuxième &, par là, semble les unir plus étroitement. Maus (op. cit., p. 113, n°471) cite beaucoup d'autres pièces construites sur la même formule. Trois, en particulier, sont composées du même nombre de vers de huit & de dix syllabes, & deux ont cette ressemblance de plus avec le sirventes de Montanhagol qu'elles sont faites sur les mêmes rimes or, ai, e, an. C'est d'abord la pièce de Montan: Cascus deu blasmar sa folor, & c'est la tenson de Gui d'Uisel: N'Elias a son amador. Montanhagol a-t-il imité ou, au contraire, a-t-il été le modèle? C'est ce que, à défaut de données chronologiques précises sur Montan & sur Gui d'Uisel, nous ne pouvons déterminer.

 

 

 

 

 

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