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Boutière, Jean. Les poésies du troubadour Peire Bremon Ricas Novas. Toulouse - Paris: Édouard Privat - Henri Didier, 1930.

330,016- Peire Bremon Ricas Novas

 

I

CHANSONS AMOUREUSES

 

X

Si·m ten Amors ab douz plazer jauzen. 

 

Rubrique : Peire Bremon Ricas Novas CMR (bermon C, pere bremont M), Ricas Novas Dca². — Texte et graphie : a².

 

La formule de cette pièce a été imitée par G. Fabre de Narbonne (Appel, Prov. Ined., p. 136), et a peut-être servi de modèle a la pièce XIII de Peire Cardenal (Maus, Peires Cardenals Strophenbau, p. 56).

Les variantes permettent de distinguer deux groupes de mss. : a²MD et CR ; le deuxième envoi n’a été conservé que par a² ; CR intercalent la strophe V entre II et III.

M. Appel s’est demandé (Prov. Ined., p. 219, note à 58-59) si cette pièce était antérieure à la brouille de Sordel et de Ricas Novas ; jamais il n’a pas pris position. M. Schultz-Gora (Archiv., XCIX, p. 131) déclare qu’elle est « dans un rapport certain avec le dernier sirventés de Sordel » : Sordel ayant dit, aux vv. 25-29 du sirventés Qan q’ieu chantes d’amor ni d’alegrier, qu’une dame se rabaisserait en se donnant à Bremon, ce dernier, non content d’insulter son adversaire dans le sirventés Lo bels terminis m’agenssa, aurait voulu le narguer encore en chantant son amour heureux dans une nouvelle pièce ; il dit, en effet, aux vv. 6-8 :

E mos enemics
non tem, tan sui rics
de joi e d’amor.

M. Schultz-Gora voit même, dans les mots-rimes clau et suau de la pièce de Bremon, une imitation des vv. 6 et 15 du sirventés précité de son rival. Mais, d’une part, MM. Bertoni-Jeanroy ont démontré (Un duel poétique au XIIIe siècle, dans Annales du Midi, t. XXVIII (1916), pp. 271 sqq.) que, contrairement à l’opinion de M. Schultz-Gora, le dit sirventés n’était pas le dernier de ceux que Sordel échangea avec Bremon, mais, en réalité, le premier : or la pièce X de Bremon, de ton très modéré, ne saurait prendre place au milieu de sirventés injurieux. D’autre part, les deux envois de cette même pièce X (et surtout le second, propre à a², que MM. Appel et Schultz-Gora n’ont pas connu) prouvent qu’elle fut rédigée à une époque où les deux troubadours étaient encore en bonne amitié. Cette chanson est donc la première en date où le nom de Sordel soit prononcé par Bremon.

 

 

 

 

 

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