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Salverda de Grave, Jean-Jacques. Le troubadour Bertran d'Alamanon. Toulouse: Imprimerie et librarie Édouard Privat, 1902.

076,022- Bertran d'Alamanon

 

I

POÉSIES POLITIQUES

 

I

SIRVENTÉS (1230 ou 1231).

 

Bartsch, nº 22.

Dans M, la pièce est placée sous le nom de « Pere Bremont » ; dans C, sous celui de Bertran ; dans la table de C, elle est attribuée à Sordel (1). M. Soltau (2) croit que c’est bien Bertran qui l’a écrite, mais le raisonnement par lequel il arrive à ce résultat porte à faux (il voit dans lo Baus Barral de Baux). Pourtant, moi aussi, je suis persuadé que c’est bien un sirventés de Bertran : c’est que rien ne nous autorise à croire que Peire a été personnellement mêlé aux événements dont parle la pièce, tandis que la participation de Bertran est attestée par d’autres documents. Puis, il est bien certain que la pièce a été écrite par un des seigneurs de Raymond de Provence, qui souffrait de voir la lâche conduite de son maître. Or, Peire Bremon n’a pas vécu à la cour de Raymond-Bérenger (voyez Soltau, l. c., Archiv de Herrig, XCIII, p. 136).

En comparant le texte de M à celui de C, on constate que ce dernier est préférable, ce qui ne saurait nous étonner, C étant un de nos meilleurs manuscrits (3). D’abord, la place qu’il donne à la strophe II est bien celle qu’il faut (afortit, au vers 9, se rapporte à affortimen, au vers 6) ; ensuite, il présente une meilleure leçon aux vers 15, 20, 24, 27. Il est vrai qu’au vers 14 la leçon de M me semble préférable : le mot valor convient mieux que amor (voyez, par exemple, Soltau, o. l., pp. 39, 40 & surtout 41, où il est partout question de la valor de Blacatz). Aux vers 30 & 32 également, & aussi au vers 35 (voyez la note), nous accordons la préférence à M.

Nous avons pris C comme base.

 

Contrairement à ce que nous verrons pour les autres poésies de Bertran, la forme de celle-ci est très commune. Voyez Maus, p. 108, nº 344. Ce sont cinq cohlas unissonans, avec une tornada ; les vers sont de dix syllabes, & la disposition des rimes est: 

a  b  a  b  c  c  c  b

 

On retrouve les mêmes rimes dans toutes les pièces énumérées par Maus. Seul le nombre des strophes est différent : celle de Guilhem (Bartsch, nº 201,6 ; Suchier, Denkmaeler, p. 330) en a quatre, sans tornada ; celles de G. de Salignac, de G. Riquier, de Guionet, & le nº 14 de Lanfranc Cigala en ont six (celle de G. Riquier a, en outre, trois tornadas, celles de Guionet & de L. Cigala en ont deux) ; la poésie du comte de Provence a deux strophes & deux tornadas ; enfin, celle de Uc de Saint-Circ n’en a qu’une. Il n’y a que la pièce de Raimbaut de Beljoc qui ait cinq strophes, comme celle de Bertran ; seulement elle n’a pas de tornada (Appel, Inedita, p. 266.)

Il n’est pas impossible que ce soit Bertran qui ait employé cette forme un des premiers, justement parce qu’il a une préférence pour des mètres inusités. (Voir le tableau imprimé à la fin de ce volume.)

Le début de la pièce offre une certaine ressemblance avec celui d’une pièce de Peire Cardinal (Bartsch, nº 66).

 

Notes :

1. Inversement, la pièce Bartsch, nº 330, 15, est atribuée à Peire Bremon dans C et dans R, et à Bertran dans F (voyez plus loin les Pièces douteuses). ()

2. Blacatz (Berliner Beitraege von Ebeling, 1898), p. 54. ()

3. Groeber, Liedersammlungen, p. 575 ; Coulet, Montanhagol, p. 8 ; Appel, Provenz. Inedita, p. V. ()

 

 

 

 

 

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