II
POÉSIES PERSONNELLES
XVII-XVIII
DEUX TENSONS AVEC GRANET.
XVIII
Bartsch, nº 6.
Il n’est pas douteux que cette pièce ne fasse un tout avec la tenson, citée par Bartsch sous le nº 189, 6, & avec les deux strophes qui, dans P, suivent cette dernière tenson ; d’ailleurs, Bartsch, qui ne cite pas à part, ces deux strophes, semble aussi les réunir au nº 189, 6. Les arguments qu’on peut faire valoir en faveur de l’unité primitive de ces trois couples de strophes sont : 1º Le fait que, dans P, ils se suivent. 2º L’identité de leur structure rythmique (voyez les Notes). Il est vrai que dans la strophe Vostre razon le sixième vers a une rime en es au lieu de ers ; mais, ou bien c’est une faute, ou bien on doit y admettre une rime inexacte (1). 3º Les rapports entre le contenu des différentes strophes (cp. 15 & 24), surtout l’appellation de flancha persona (v. 35, cp. 18) prouvent bien qu’il s’agit de Bertran (2). 4º L’identité de formation de pugnerai (v. 11), celeria (v. 17) & enoiera (v. 7), qui ont e au lieu de a, ce qui est un phénomène rare (3).
Cette tenson se compose de coblas doblas à huit vers de sept syllabes. Cp. Maus, p. 104, nº 249. Les rimes sont disposées comme suit :
La pièce de Bernard de Ventadour (
4) qui a servi de modèle, a, aux deux premières strophes, les mêmes rimes que notre tenson.
Notes :
1. Lienig, Grammatik der Leys d’Amors, p. 101. (↑)
2. Voyez le chapitre final. (↑)
3. Appel, Chrestomathie, p. XIX. (↑)
4. Raynouard, Choix, III, p. 47. (↑)