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Johnston, Ronald C. Les poésies lyriques du troubadour Arnaut de Mareuil. Paris: Droz, 1935.

030,005- Arnaut de Maruelh

 

II

AISSI CUM SELH QUE TEM QU'AMORS L'AUCIA

30,5

 

Ce qui étonne dans l'étude des variantes offertes par les sept mss. dont nous disposons pour l'établissement de notre texte, c'est le grand nombre de changements isolés qu'ont faits tous les copistes, et ensuite, à part ces variantes, le peu de différence dans le sens de toutes les versions, et par conséquent le manque de matériaux pour établir la filiation de ces mss.

Enumérons d'abord les cas les plus importants de variantes isolées.

C : 24, 25, 42 ; E : 4, 39, 40 ; M : 4, 5, 21, 23 et 26 (cug pour vuelh) 34 ; P : 14, 19, 26, 43, 44 ; R : 5, 11, 15, 32, 41 ; a1 : 24, 26, 29, 31, 32, 36, 37, 38, 40 et l'omission de l'envoi ; α : 34, 35.

Pour faire un essai de classement entrent en question les vers 5, 6, 10, 19, 37.

5. P offre un changement individuel (position de es) qu'on peut négliger. E, ne comprenant pas l'emploi du comparatif avec la signification du superlatif, a changé quar en la ; a1 a obtenu le même résultat en substituant qeil — erreur à éliminer aussi. R a un vers très fautif, il lui manque deux syllabes. Or, d'après mielher, mielhs, genzer, nous avons CE : R : MPa1, d'après la belaire, belaire, plus belaire, CEPa1 : R : M.

6. C amors : R ricors, EP ricz cors : Ma1 fins cors.

10. Tous les copistes ont eu des difficultés avec ce vers, et chacun les a résolues comme bon lui semblait. En considérant les six versions il est clair que le vers primitif a dû être : Cosselh' e·m ditz qu'ie·us am e·us serv' e·us blanda. Si toutes les élisions etc. n'étaient pas faites dans les mss., les copistes se seraient trouvés en présence de quelque chose d'énorme comme ceci : Cosselha e me ditz que ieu uos am e uos serva e uos blanda, soit un maximum de 17 syllabes, sans compter l'a final, et en négligeant la possibilité qu'il y ait eu un Me au commencement du vers, dû au double emploi du pronom. Evidemment nos copistes avaient eu des devanciers qui avaient défiguré le vers, mais voici comment nos scribes s'en sont tirés : — La version de C a laissé tomber qu'ie·us am, P deux ·us, Ra1 e·m ditz, M a substitué M'enseinha pour Cosselh', et laissé tomber ·us devant blanda, tandis que E a renoncé à une besogne si ingrate et a cherché son inspiration dans le deuxième vers. Dans le vers tel qu'il se présente dans les mss. C a la césure mal placée, Ra1 ont une césure lyrique. Il nous semble que les versions sont trop individuelles pour qu'on puisse en tirer des conclusions sûres.

19. CPRa1 clam : EM quier : P va son chemin dans la deuxième partie du vers — donc, CRa1, P ; EM.

33. Ce vers est beaucoup moins important qu'il n'en a l'air. C est à corriger, puisqu'il offre une césure mal placée. La correction la plus facile c'est de lire qu'ieu aug au lieu de qu'aug, ce qui permet de supprimer le a de era. Ensuite P, qui donne comme C era, a dû trouver à lui seul la version c'auzem. L'ordre hom bas n'est nécessaire que s'il faut faire une liaison. R s'est trompé de vers et a copié le vers 40. Résultat : CP : E, M, a1, R.

37. CR aia, MP Qaia : E agues : a1 aver. C tan (influence du vers précédent), PRa1 tot quan, EM so que. En considérant le vers 36, où ER ont la conjonction que, on voit que C est le seul ms. qui introduise le subjonctif après conort sans que ; vu le nombre de sons qu dans ces deux vers — per que·m conort, enquer, quan, cors — il est possible que ce soit la bonne leçon. a1 a évité cette cacophonie en substituant esper aver pour conort aia. Il résulte donc, des deux vers : — C, MPR, E : a1.

D'autres vers suggèrent les groupements suivants : — CPR : EMa1 2, 35 ; PRa1 12, 37 ; EPR : CMa1 15 ; MPa1 : CR : E 29, 31, 39, 40 ; Ea1 18, 20, 23, 41 ; Pa1 7 (far), 9, 11, 22.

L'on verra que ces groupements n'ont rien de trés stable et le meilleur guide pour découvrir la bonne leçon c'est le sens des vers.

Nous avons adopté comme base le ms. C, qui a de bonnes graphies et dont le sens est le plus souvent le meilleur qui s’offre, ce qui permet l’établissement d'un texte plus uniforme et moins arrangé que ne le permettrait n'importe laquelle des autres versions.

 

Coblas unissonanz et tornada de 3 vers : a b b a c c a (vers de 10 syll.) ; toutes les rimes sont féminines (Maus 509).

 

 

 

 

 

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