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Bec, Pierre. Burlesque et obscénité chez les troubadours. Pour une approche du contre-texte médiéval. Paris: Stock, 1984.

202,007- Guilhem Ademar

 

I
 
La « fin'amors » marginalisée

 

9
 
Contre les femmes
 
Guilhem Ademar [cf. aussi pièce nº 45]

 

Originaire du château de Meyrueis, dans le Gévaudan (dép. de la Lozère), selon son biographe, Guilhem Ademar était le fils d'un pauvre chevalier qui dut, par manque de ressources, se faire jongleur. Toujours d'après sa vida, il se serait retiré, vers la fin de sa vie, dans l'ordre de Grandmont. Né probablement vers 1175, il vivait encore en 1220. On peut supposer que sa production poétique se situe entre 1195 et 1220.

On conserve de lui dix-huit pièces, dont seize contiennent des allusions, assez mal éclaircies, à de hauts personnages de son époque : Raimon VI de Toulouse, Fernand II de Léon (ou Fernand III de Castille), et un certain Reis Amfons (Alphonse IX de Léon, Alphonse II d'Aragon ou, plus vraisemblablement, Alphonse VIII de Castille). On n'est guère renseigné non plus sur les dames qu'il a chantées : une  dame de l'Albigeois (Na Bona Nasques) et une certaine Biatritz de Narbonne.

Toujours est-il qu'il dut jouir d'une certaine célébrité puisque son nom apparaît dans la galerie satirique du Moine de Montaudon, où il nous est railleusement présenté comme un mauvais jongleur, qui porte toujours de vieux habits et qui aime une dame ayant déjà trente amoureux ! La misogynie qu'il exprime dans le présent sirventés (et nullement incompatible avec la fin' amor qu'il chante parallèlement) se retrouve ailleurs, comme dans cette sorte de rotrouenge où il se plaint, en des termes assez voisins, de l'ingratitude de sa dame :

Eu ai ja vist hòme que conois fòrt
Et a legit nigromanci' e sòrt
Trazit per femn' a pechat e a tòrt ;
Et ieu, lasset ! no m'en teing per estòrt.

(Je connais même un homme de grand discernement, et qui a étudié négromancie et divination, trahi injustement et à tort par une femme ; et moi, alors, malheureux ! je ne me tiens pas pour sauvé.)

Ici, toute la satire antiféministe repose sur ce paradoxe qui veut que les amants généreux et loyaux ne trouvent pas grâce auprès des dames, alors que les amants stupides et sans courtoisie en obtiennent bien davantage.

 

PILL.-CARST. : 202/7. Texte : ALMQVIST.

 

 

 

 

 

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