II

 

Le contre-texte humoristique et burlesque

 

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Tenson avec son manteau

 

Gui de Cavalhon

 

Le nom de notre troubadour, seigneur de Cavaillon (arr. d'Avignon), est attesté dans de nombreux actes, dont quelques-uns très importants, entre 1200 et 1207, relatifs à la cour d'Alphonse II de Provence. Il fut, pendant la guerre albigeoise, un des plus zélés partisans du comte de Toulouse Raimon VI et il est mentionné plusieurs fois à ce titre dans la Cansó de la Crozada. Sa production doit se situer entre 1200 et 1209.

On ne lui connaît pas de cansós : sa vida dit de lui qu'il fetz bonas tensons e bonas coblas d'amor e de solatz. Toutes les poésies qu'on conserve de lui sont en effet des pièces de circonstance ou des débats : un sirventés guerrier, une douzaine de coblas satiriques et humoristiques, et trois tensons : une tenson avec un certain Falcon, une tenson avec une dame (Garsenda, l'épouse d'Alphonse II de Provence), et la tenson (évidemment fictive) avec son manteau que nous donnons ici. Le texte de cette pièce est mal transmis et sa restitution parfois malaisée. Kolsen l'interprète comme un essai de la part de Gui pour recouvrer l'amour perdu de sa dame. Mais la dame n'apparaît pas dans la tenson et l'ensemble fait plutôt penser à une sorte de gap. Ce sont d'ailleurs ces vantardises (mant' ufana) que le manteau lui-même reproche à son propriétaire.

 

PILL.-CARST. : 192/3.