Vaut-il mieux être fendu que rond ?
(Jeu-parti entre Raimon Gaucelm de Béziers et Joan Miralhas)
De Raimon Gaucelm de Béziers nous conservons neuf poésies, dont on peut dater la production entre 1262 et 1275 (trois sont datées dans les rubriques), soit trois sirventés moraux, deux méditations religieuses, un planh et deux chansons de croisade. La première (1268) célèbre l'expédition de Saint Louis en Orient, la seconde (1270) est une sorte de planh, assez singulier dans la bouche d'un troubadour de ces régions, sur la mort du même roi. Enfin, ce partimen facétieux avec Joan Miralhas (troubadour inconnu par ailleurs), pièce fort différente quant au ton et au sujet, du reste d'une œuvre plutôt caractérisée par sa gravité. Ce jeu-parti nous a été transmis par un seul manuscrit, parfois corrompu et difficilement lisible. Cette difficulté de lecture, jointe au caractère burlesque de la pièce, explique l'incertitude de certaines de nos interprétations. On remarquera les traits typologiques habituels du jeu-parti courtois, avec le dilemme posé d'emblée, au début du poème. Dilemme à vrai dire assez étrange, et peut-être emprunté à la littérature populaire. Quoi qu'il en soit, sa finalité comique est hors de doute.
PILL.-CARST. : 401/6. Texte (légèrement modifié) : AZAÏS.