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Facéties de moines [coblas]
Lo Monges de Foissan (Jofre de Foixà)
Le troubadour catalan Jofre de Foixà (en occitan Foissan) appartenait au lignage ampourdanais des seigneurs de Foixà, vassaux des comtes d'Ampurias. Il entra très jeune, à Barcelone, dans l'ordre des Franciscains qu'il quitta, en 1275, pour entrer chez les Bénédictins, vraisemblablement au monastère de Sant Feliu de Guíxols. Il se vit confier plusieurs missions, dont une ambassade à Rome. En 1293, il est à Palerme, comme abbé au monastère de San Giovanni degli Eremeti, protégé par le roi Frédéric de Sicile et son frère Jaime II d'Aragon. La dernière trace qu'on ait de lui date de 1295 : on sait qu'il se trouvait à la cour pontificale d'Agnani.
Un grand seigneur ecclésiastique donc et, de plus, troubadour et théoricien du trobar. On possède en effet de lui un traité de grammaire et de poétique, les Regles de trobar, écrit vers 1290 sur ordre de Jaime II d'Aragon, et dont le but était de compléter les Razos de trobar de son compatriote Raimon Vidal de Besalú. Son œuvre poétique se réduit à quatre pièces : trois cansós, dont l'une, qui inspira Pétrarque, est farcie de citations empruntées à d'autres troubadours. Enfin, cette cobla humoristique et culinaire, qui montre que notre moine troubadour était aussi facétieux que bon vivant. La réponse peu amène qui suit est l'œuvre d'un troubadour inconnu (peut-être un autre moine). La production littéraire de Jofre se situe environ entre 1267 et 1295.
PILL.-CARST. : 304/4.