I (B. G. 370, 9.)
Attribué par R à Folquet de Marselha, O anon. D ne donne que les strophes 1, 2 et 3, qui manquent dans H. F ne donne que le premier vers et la deuxième strophe : les strophes 5 et 6 manquent dans O. La deuxième tornade se trouve dans R seul : cette tornade est apocryphe ; les deux personnages mentionnés là sont des amis de Folquet de Marseille, à qui la pièce est attribuée par ce ms., et la tornade a dû être fabriquée pour appuyer cette attribution. (C'est à M. Jeanroy que je dois cette observation, qui me paraît très vraisemblable.)
Ces mss. témoignent de deux lignes principales de tradition, représentées par les groupes FDHOPQSU et ABINR. Le premier groupe se divise en trois HQ, DPS, UF ; O est indépendant. Dans le second groupe, nous avons AB, IN, avec R indépendant. J'ai choisi le groupe ABINR comme base.
Sur la forme rythmique, voy. Maus, nº 546 : 5 coblas unisonans, deux tornades, composées de 10 a (-es), 10 b (-er), 10 b, 10 a, 10 c (-atz), 10 c, 10 d (-ens), 10 d, 10 e (-enda). Les mots bon esper reviennent toujours à la rime du vers 3. Matfre Ermengau cite la strophe 4 (M. G., p. 202) et l'attribue à Folquet (de Marseille?) disant : « Mot mielhs y cauzic el Folquetz don dieys en un cantar qu'el fetz, lauzan sa dona de totz bes. » Son ms. paraît appartenir au groupe de O. Je ne vois pas de raison suffisante pour aller contre tant de témoignages attribuant la pièce à Perdigon. Un témoin de plus est l'« Anonimo Veneto » (Monaci, Testi Antichi, col. 117, 118) : « Li mais d'amor totz lauza Perdigon, » etc.