Quatrième Partie.
PIECES D’ATTRIBUTION CONTESTABLE.
Nº 44 : Gent part nostre reis liouranda.
Ce sirventés semble se rapporter à l’année 1196 pendant laquelle Richard dévasta la Bretagne (1). Clédat (O. C. pp. 86-87) place ces événements en 1197 et pense que le vers 16 fait allusion à la défaite que Richard subit à Carhaix.
Quoi qu’il en soit, Bertran était moine dès 1196 et l’on ne peut que reprendre les interrogations de Thomas (p. 97) : “Est-il admissible qu’une fois entré dans le cloître le poète ait conservé à ce point le souci des choses de ce monde & qu’il ait pu continuer à exprimer des pensées aussi éloignées de la doctrine chrétienne que celle-ci par exemple : “La guerre veut qu’on répande le sang & qu’on allume des incendies ?” Nous ne le croyons pas. Il nous paraît probable que le sirventés que nous publions ci-dessous a pour auteur non pas le Bertran de Born que nous connaissons, mais l’un de ses deux fils qui portaient le même nom que lui”.
Dès lors, c’est en fonction d’une estimation toute personnelle du degré de ferveur religieuse de Bertran et de ce qu’il impliquait que les éditeurs ont inséré cette pièce parmi les chansons de Bertran, comme l’ont fait Stimming et Thomas, avec les réserves que l’on a vues, ou qu’ils l’en ont exclue, comme Appel de ses Lieder. Au contraire, M. Paden (2) défend avec foi l’attribution de ce sirventés à Bertran de Born (3).
Chanson
Texte de base : K.
Ordre des strophes : M.
Disposition des strophes :
M
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
e
|
IKd
|
1
|
2
|
3
|
5
|
4
|
e
|
À l’ensemble IKd, très étroitement uni, le manuscrit M, qui inverse les vers 13-16 avec les vers 21-24, oppose un nombre important de leçons isolées.
Notes :
(1) Cf. Gervais de Cantorbéry, éd. Stubbs, p. 532. (↑)
(2) “De monachis rythmos facientibus” in Speculum, octobre 1980. (↑)
(3) Cf. pp. XXVII-XXVIII de l’Introduction. (↑)