Quatrième Partie.
PIECES D’ATTRIBUTION CONTESTABLE.
Nº 46 : Mal o fai domna cant d’amor s’atarja.
Ces deux trophes se trouvent au début de la page 448 du manuscrit Campori sous le nom d’En Bertran del Born, la page précédente étant entièrement consacrée au sirventés Non puesc mudar mon cantar non esparja dont ces deux coblas suivent rigoureusement la métrique et les rimes.
Stimming, qui a publié cette pièce (Archiv nº134, 1916, pp. 101-110) à la suite de Bertoni (Studj di filologia romanza nºVIII, pp. 428-9), pense que le grand nombre des fautes de métrique comme de style et l’inspiration d’un réalisme cru ne permettent pas d’attribuer ces deux coblas à Bertran de Born.
Je crois qu’il s’agit d’un texte, sans prétention littéraire, composé sur une mélodie connue et qui a été placé après la pièce qu’il imitait; le copiste lui aura attribué le même auteur qu’à l’original.
Même si le thème traité a été abordé par Conon de Béthune (éd. Wallensköld, nºX), avec beaucoup plus de légèreté et d’esprit au demeurant, je ne crois pas qu’on puisse attribuer ces deux coblas à notre troubadour.