V. de Bartholomaeis, Poes. prov. stor. I, 235-236, a cherché à dater cette chanson. Il remarque, après Zenker, éd. cit., 16, que Frédéric II est encore appelé ici roi et non empereur et que, par suite, la poésie a chance d’être antérieure au couronnement du 22 novembre 1220. Il est également vraisemblable que le jugement du roi sur son cousin Guillaume IV de Montferrat (1171-1225) a été prononcé en Italie, où il a dû se répandre. Or Frédéric était revenu dans ce pays le 3 septembre 1220, après avoir vécu quelque temps en compagnie du marquis en 1219, lors d’un séjour de celui-ci en Allemagne. Toutefois, ainsi que le souligne lui-même le savant italien, ces indices sont bien fragiles.
L’étude de détail des manuscrits montre qu’ils ne sont pas très éloignés les uns des autres ; cependant, si l’on ne laisse pas tromper son attention par les lacunes, de peu d’importance, causées par les mutilations de E ou les leçons un peu trop originales de T (8, 12, 14, 25, 29, 32, 35 et 38), on se rend compte que ces deux manuscrits sont unis par des rapports significatifs dans des passages (5, 10, 11, 13, 33, 34, 36 et 37) où ils s’opposent à des leçons communes à CR. Il est rare que des leçons isolées figurent dans E (19 et 33) ou dans R (42 et 47), qui se rejoignent une fois au vers 5 ; en revanche, cela se produit très régulièrement pour C, mais seulement dans la strophe V et l’envoi (43, 44, 47, 48 et 49).
Manuscrit de base : E.
Sirventés-chanson de cinq coblas unissonans avec une tornada :
a
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b
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b
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a
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c
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c
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d
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d
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c
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7
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7
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7
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7
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7’
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7’
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7
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7
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7’
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V. I. Frank, Rép. Métr. type 584, nº 7.
Il existe dix poésies de cette structure, six présentent les mêmes mètres, quatre les mêmes rimes (Arn Plag. 32, 1 ; Bn. Tot-lo-M. 69, 3 ; Fq. Rom. 156, 14 ; Uc St-C. 457, 21).