§ XVI

Coblas esparsas.

 

Les six couplets qui suivent sont des coblas esparsas et non une pièce complète en soi. Les trois premiers, à la vérité, quoique sur des rimes différentes, offrent la même disposition (abba ccdd) et pourraient passer pour le début d’une chanson, mais les trois autres ne se laissent point rattacher à ce commencement. Ils présentent les séries abab ccdd, abba acddcc et de rechef abab ccdd, toutes dispositions fort communes, celle du cinquième couplet exceptée. Du reste, la communauté du sujet réunit les six coblas : toutes ont pour objet la louange de la largesse et le blâme de la parcimonie, sujet cher aux troubadours. Le premier de ces couplets n’est point inconnu : il est cité presque sans variante par Matfre Ermengaut vers la fin de son Breviari d’amor, sous la rubrique d’avareza, et a été publiée par M. Bartsch, Germania II, 459, parmi les témoignages que la littérature provençale nous a laissés de la légende d’Alexandre. Matfre ne paraît pas en avoir su plus que nous sur l’auteur. — Le second couplet est aussi le second parmi les coblas esparsas copiées au fol. 8 du ms. Les variantes, indiquées en note, sont peu nombreuses. — Le dernier couplet fait allusion au conte bien connu de l’homme qui, faute d’un clou, perd un fer à cheval, puis perd son cheval faute de ce fer, puis un château. Voy. Müllenhoff et Scherer, Denkmæler, p. 149, XLIX, 5, et p. 453; cf. aussi Germania, nouvelle série, III, 105.