VIII
Maus, nº 105; a a b a b (8 syll.), rimes masculines, 12 strophes géminées et une tornade de 3 vers.
Ce chant d'été est une satire dirigée surtout contre l'adultère. Marcabru y fait un examen de conscience, suivi d'une allusion probable à des scandales récents.
Les trois dernières strophes, qui se trouvent seulement dans A, permettent, nous semble-t-il, de fixer approximativement la date de cette pièce. Il s'agit là d'une attaque des Poitevins contre l'Anjou, et Marcabru se propose pour guide dans cette expédition, projetée vraisemblablement du vivant de Guillaume X et avant 1136, car cette année-là Guillaume X ravageait la Normandie avec Geoffroi Plantagenêt.
Si les Angevins étaient honnis (v. 59) par les Poitevins, ceux-ci étaient tenus en médiocre estime par leurs voisins d'Anjou, et les hostilités étaient fréquentes entre eux. Voy. Chroniques des comtes d'Anjou (Société de l'Hist. de France), 1871, p. 253 : « Pictavenses igitur, finitimi ejus [de Geoffroi Plantagenêt], gens scilicet effera nimis et plus ausu temerario quam virtutis conscientia præsumens, crebris assultibus in eum irruebant », etc. Les lignes suivantes démontrent que Geoffroi n'était pas en reste avec les Poitevins. Il y eut sans doute des alternatives de succès et de revers entre les combattants, car nous voyons (loc. cit., p. 265) Geoffroi assiégé dans son camp par les Poitevins. — Le cri de guerre « Guyenne » doit se référer à l'une de ces expéditions.
Graphie de A.