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Ricketts, Peter T. "A l'alena del vent doussa" de Marcabrun : Édition critique, traduction et commentaire. "Revue des Langues Romanes", 78 (1968), pp. 109-115.

293,002- Marcabru

 

«A L’ALENA DEL VENT DOUSSA» de MARCABRUN :

Édition critique, traduction et commentaire.

 

La seule édition de ce poème, jusqu’ici, est celle de Dejeanne dans ses Poésies complètes du troubadour Marcabru (Toulouse, 1909), Nº II, pp. 6-8. En l’abordant, Dejeanne émettait de graves doutes sur la possibilité d’arriver à un texte satisfaisant. Le système des rimes lui paraissait brouillé, et par ailleurs il trouvait que des strophes pouvaient bien manquer. Les difficultés qu’a éprouvées Dejeanne, loin d’être illusoires, se font voir immédiatement. L’interprétation du poème est ardue, et c’est donc à titre d’essai que s’offre cette modeste contribution à l’intelligence de la poésie de Marcabrun.

Métrique: le poème est composé de 7 strophes de 5 vers à huit syllabes, et une tornade de 4 vers. L’alternance des rimes a mystifié les commentateurs, à partir de Dejeanne. Le poème présente les rimes a(n), on,um, oc. Lewent (Beiträge zum Verstandnis der Lieder Marcabrus, Zeitschrift für romanische Philologie 37 (1913, p. 314), et Levy (SW 8, p. 662) offrent des explications qui n’aboutissent à aucune solution satisfaisante. Tandis que Lewent suggère le remplacement de um par or, Levy tient à ce qu’on retienne um. Mais il n’est nullement nécessaire de pousser loin l’esprit de l’invention, car, du moment que on et um sont considérés comme la même rime, la difficulté disparaît, à une exception près. Il n’est pas rare, d’abord, de trouver que u remplace o, surtout s’il s’agit d’une légère nasalisation des deux voyelles ; voir Grafström, Etude sur la graphie des plus anciennes chartes languedociennes (Uppsala, 1958), p. 72, § 16, et aussi Ronjat, Grammaire istorique des parlers provençaux modernes (Montpellier, 1930-1937) I, § 72. Pour la rime en an, au lieu de on, à cobertan (v. 22) il n’y a pas de difficulté. Nous savons que le a fermé est devenu o dans beaucoup de dialectes modernes ; voir Anglade, Grammaire de l’ancien provençal (Paris, 1921), p. 48, et Ronjat, op. cit. I, § 109. Nous voici donc devant le schéma suivant :

1.
a  b  b  b  c
strophes I, IV, VII
2.
b  b  b  a  c
strophes II, V et tornade
3.
b  a  a  b  c
strophes III, VI
 

Il s’agirait donc d’une forme de rimes alternées par groupes de trois, comme l’a suggéré Frank (Répertoire métrique ... I, p. 158, 733-1), où il manquerait deux strophes. Mais comme la tornade reproduit les quatre dernières rimes du type 2, on pourrait penser à l’absence d’une strophe hypothétique VIII. Cependant, il n’est pas impossible que Marcabrun ait sauté sur la convention de donner à la tornade la forme et les rimes de la fin de la dernière strophe devant les exigences du poème. De toute façon, on doit, à mon avis, accepter le texte tel quel, étant donné les dangers de trop modifier ce poème à manuscrit unique.

 

 

 

 

 

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