CE QUI RESTE D’INÉDIT DE L’ANCIENNE POÉSIE LYRIQUE PROVENÇALE
par ISTVÁN FRANK
L'histoire de la poésie des troubadours s'étend, comme on sait, sur les deux siécles que renferment les environs de 1100 et de 1300. De bonne heure, et à partir du milieu du XIIIe siècle d'une façon manifeste, les amateurs de cette poésie en ont recueilli les produits dans les anthologies que l'on appelle chansonniers. Grâce à ces compilateurs, la plupart de ce qui méritait d'être conservé l'a été dans les recueils qu'ils nous ont légués. Leur activité a duré cent-cinquante ans, jusqu'à la fin du XIVe siècle.
L'intérêt scientifique pour l'ancienne poésie provensale date du début du siècle passé. Au cours d'une nouvelle période de cent-cinquante ans, les philologues ont donné à l'imprimerie, peu à peu, tout ce que les anciens avaient confié à leurs parchemins ; de sorte que dans deux centaines de volumes ou plaquettes et une quinzaine de périodiques, tous les textes ont été mis à la portée du lecteur.
On sait également que les éditions des poésies des troubadours ont été cataloguées avec soin dans la Bibliographie der Troubadours, de A. Pillet et H. Carstens, parue à Halle, en 1933. Pour chacune des chansons, elle indique les éditions auxquelles elles ont donné lieu. Une mise à jour de ce précieux relevé, qui s'arrêtait aux environs de 1930-1932, paraîtra dans l'index bibliographique de notre Répertoire métrique de la poésie des troubadours. On y trouvera, de plus, des compléments rectificatifs et additifs à certains articles de Pillet.
L'objet du présent article est de mettre le point final à la publication des textes non encore imprimés. Ce qui reste d'inédit, dans ce sens, est fort peu de chose : deux chansons, un sirventés fragmentaire et deux fragments de chanson ; cinq pièces, toutes contenues dans les manuscrits de la Bibliothèque Nationale. Ainsi donc, en attendant de nouvelles découvertes, de textes aujourd'hui ignorés, rien de ce qui est connu comme production de l'école des troubadours n'aura échappé aux presses. |
