7. De novel, car Audiart a déjà été chantée dans la pièce XII.
28-24. Nous avons renoncé à traduire ces deux vers, peut-être altérés, auxquels il nous parait bien difficile de donner un sens satisfaisant. Au v. 23, M. Appel lit pres, et entend : « puisque tous deux l’aiment (l’Amour), Amour prit (pres) en trompant les trompés ». M. J. Anglade conserve la leçon ples et traduit : « à pleins traits tirant » ; « il s’agirait d’une expression populaire se rapportant aux chevaux tirant à pleins traits, à plein collier ». — Au v. 24, M. Anglade comprend : « Je l’aime tellement que je m’enferme avec le chaume, avec grain sans récompense ; au lieu d’avoir le grain (le profit réel), je me contente de la paille avec ses balles, sans grain, c’est-à-dire sans récompense réelle. »
24. Glui, « bolle de paille » (Levy, Petit Dict.) ; s’estuire, « s’enfermer » (ibid., p. 180). — Sur cette comparaison du chaume et du grain, qui apparaît aussi dans une pièce de Peire Raimon (Ara pos hiverns, v. 21), voy. le mot glueg, dans le Lexique roman.
27. La forme gradan fait difficulté, car un verbe gradar « plaire, être agréable », n’est pas attesté en provençal. M. Appel (Prov. Ined. p. 247) propose de lire agradan, qui conviendrait bien pour le sens. M. Levy (Suppl. Wört., IV, p. 159), reprend la note d’Appel, mais se demande si l’on ne pourrait pas corriger gradan en gardon; il faudrait alors comprendre « s’observant », sens donné par Lévy, à l’article « gradar » (IV, p. 56, 19). Nous préférons lire, avec M. Anglade : e·s fa gradan (= agradan).
30. Ce vers est trop long d’une syllabe : l’a tonique final de n’aura ne doit pas s’élider.
31. Sen trui, « assurément » ? (Levy, Petit Dict.). Le mot trui, employé aussi au v. 35, ne se rencontre pas ailleurs qu’ici. M. J. Anglade, qui rapproche un exemple de Sordel (ses truc), se demande s’il ne faut pas rattacher trui à un hypothétique truchar, pour trichar ; « truch, trui aurait pu être formé sur le modèle de mots comme refui (v. 15) et refug, estui (v. 24) et estug. » — Endui, de inducere, « amener » (A. Jeanroy) ; il convient donc de lire a grat (texte de T), au lieu de ab grat (texte de c).
33. Ce vers est altéré dans les deux mss. ; M. Appel propose de lire : Pres fin a N’Audiarc. Nous préférons le texte de c, corrigé par M. J. Anglade : Prez fins fai Audiart valent. — Le ms. c présente la leçon Eudiarc (Hildegard) : T, Audiarc (Aldigard) ; Audiart (J. Anglade). — Sur Audiart, voy. note à XII, 55.
33-34. Audiart... del Bauz : sur la séparation fréquente d’un nom du régime qui le détermine, voy. A. Jeanroy-Salverda de Grave, Uc de Saint-Circ, p. 193, note à XI, 57. Cf. notre Appendice I, vv. 34-35.
34. Il el el ; M. Springer (Das altprovenz. Klagelied, p. 80) a bien vu que il désigne Audiart, et el son mari, Bertran de Meyrargues. |