15-16. Je ne comprends ces deux vers qu’en voyant dans le que du v. 15 un sujet « qui » et en admettant que la conj. que (v. 16) avait été introduite seulement au milieu de cette phrase qui débutait comme si elle avait dû être une énonciation directe : « Je puis dire plutôt (que) : celui qui est son homme s’est mis dans la plus haute dignité ». Le cas n’est pas isolé ; on introduisait un que au milieu d’une énonciation directe comme pour renforcer l’affirmation ; cf. par ex. Appel, Chr.², p. 175, n. 116, vv. 36-7 : E nos verament — dissero li doi disciple — lo vim e que nos aparec e la via e dis nos e nos demostret dels seus essemples, e de las suas escripturas.
28. Andrieus. — Les mentions de ce nom chez les troubadours sont très nombreuses. Rappelons ici la bibliographie de cette question. Birch-Hirschfeld, Ueber die den pr. Troub. bekannten epischen Stoffe (Halle, 1878, p. 82) relève (cf.Rayn., Choix, II, pp. 299-301, et Diez, Poesie², p. 116) les mentions que font de ce nom : Aimeric de Belenoi 9, 11 ; Aimeric de Pegulhan 10, 49 ; Albert de Sisteron 16, 16 (= 167, 25) ; Elias de Barjols 132, 6 ; Gaucelm Faidit 167, 17 ; Guilhem Magret 223, 2 ; Guilhem de la Tor 236, 12 [= 437, 38, tens. avec Sordel ; cf. De Lollis, Vita e poesie di Sordello di Goito, n. XVII, str. III, note p. 274, etc. p. 290, n. XXXII, 1, où il faut barrer Raimon de Castelnou 396, 1, parce que ce n’est pas Andreus de Fransa, mais sanh Andrieus qui y est nommé ; cf. Appel, Prov. Ined.,p. 276, v. 31] ; Guiraut de Salignac 249, 2 (= 367, 1) ; Raimbaut de Vaqueiras 392, 25 ; Raimon Jordan de Saint-Antonin 404, 13 (cf. Appel, ibid., p. 292) ; Uc (ou Guilhem, cf. Appel, Chr.², p. 92, var. ad. n. 57) de la Bacallaria 449, 3 ; — Bartsch, Zeitschr. f. r. Ph., II, p. 321, y a ajouté : Aimeric de Pegulhan 10, 46 ; Bertran de Paris de Roergue 85, 1 ; Anon. 461, 79 (cf. P. Meyer, Les derniers troub. de la Pr., dans Bibl. de l’Ecole des chartes, XXX, pp. 475 et 678) ; la complainte Si trobesses tan leial menatge (Archiv, 34, p. 431, II, v. 21) ; lettre de Folquet de Romans, Domna eu pren comjat de vos (B., Gr., § 29, p. 41 ; Napolski, Pons de Capdouill, p. 113 ; Zenker, Folquet de Romans) ; —il faut ajouter : Bernart de Pradas 65, 3, v. 9 (Appel, Prov. Ined., p. 38) ; Folquet de Romans 156, 8, str. II (Archiv, 33, p. 309 ; Stengel, c, p. 8 ; et cf. Zenker, Folq. d. Rom.) ; Guilhem de Bergadan 210, 13, vv. 43-4 (Mila², p. 362 : Aitant m’era grieu Que me sovenia d’Andrieu) ; Pistoleta 372, 6b (= 97, 13), str. VIII (G. Bertoni, Rime pr. in. ; Studj, VIII, 1901, p. 436) ; Raimbaut de Vaqueiras 392, 16, str. III, vv. 19-20 (Appel, Prov. Ined., p. 273) ; ces vingt-deux passages n’épuisent pas le nombre des allusions à Andrieu (cf. Chabaneau, Bgrs., p. 396, n. 1 : « … nous en connaissons vingt-six »). — Gaston Paris a relevé la seule mention qui en soit connue dans la littérature française : Chastoiement d’un père à son fils, XIIe s. (Romania, I, pp. 105-7). E. Trojel en a signalé une autre dans l’Historia comitum Ghisnensium de Lambert d’Ardres, achevée, à ce qu’il semble, vers la fin de l’an 1203 (Romania, XVIII, p. 473). — Le roman perdu d’André de France est donc réclamé par la littérature du Midi et par celle du Nord. Selon Chabaneau (Bgrs., p. 396), « on ne peut douter qu’il en ait existé une rédaction provençale ». D’autre part, G. Paris, Manuel, 2e édit. pp. 107-8, pense qu’il appartenait originairement à la littérature du Nord. |