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Salverda de Grave, Jean-Jacques. Le troubadour Bertran d'Alamanon. Toulouse: Imprimerie et librarie Édouard Privat, 1902.

076,017=184,003- Bertran d'Alamanon

COMMENTAIRE HISTORIQUE.

 

Quel est le comte de Provence qui figure ici comme interlocuteur de Bertran d’Alamanon ? Est-ce Raymond-Bérenger ou Charles d’Anjou ? On sait que tous deux ont été poètes : Charles a composé en français, il est vrai (1), mais aussi en provençal probablement (2).

A mon avis, il ne peut s’agir ici que de Raymond, & je crois pouvoir affirmer que c’est pendant le siège de Brescia (1238) que la tenson a été écrite. Voici pourquoi : 1º au vers 2 il est question d’une palissade ; or, justement les historiens parlent des palissades dont Brescia était entourée & qui furent détruites dans un assaut, au commencement d’octobre ; 2° au vers 13 le comte parle des habitants de Crémone ; or, ce sont là les fidèles alliés de Frédéric II, qui prirent une part très active au siège (3).

On sait que, en 1238, Frédéric II réunit autour de lui une cour brillante ; on y remarquait Boniface de Monferrat, le comte de Toulouse, l’archevêque d’Arles, & aussi le comte de Provence (4) ; sans doute Bertran faisait partie de la suite de son seigneur.

On pourrait se demander si nous n’avons pas plutôt affaire ici à une tenson fictive. En effet, il paraît peu probable que le comte se soit ridiculisé lui-même, comme il le fait dans cette tenson, si les faits dont il s’y agit étaient réels.

M. Torraca était déjà arrivé pour la date de notre échange de coblas au même résultat que moi (5).

 

NOTES.

 

2. On pourrait songer à lire : Del palent que·ns enconortatz, « au sujet duquel vous nous exhortez ». Si l’on compare la leçon de P on voit que les deux manuscrits ont en commun nconortatz ; or, il est probable que en est une meilleure leçon que con, cette dernière leçon peu provenir d’une confusion avec la première syllabe de conortatz. J’ai, dans ma traduction, conservé la leçon du manuscrit.
 
13. Cremones. Il n’est pas impossible que le poète joue ici sur le mot cremos « peureux ». On pourrait rapprocher le vers 12 de la tenson de Taurel & de Falconet (6), où quant anavas vas Cremona est peut-être une manière figurée de dire : « lorsque tu fus lâche ». Voyez sur cette poésie, Torraca, Federico II Poesia provenzale, p. 244.
 
14. Porteniers. Faut-il lire portaniers ? Cf. Mistral, pourtaniè.

 

Notes :

1. Guy, Adan de le Hale, p. 170. ()

2. Chabaneau, Biographies, p. 170, note 3 ; Fauriel, Dante et les Origines de la langue et de la littérature italiennes, I, p. 524 ; de Lollis, Sordello, p. 63. ()

3. Voyez, sur le siège de Brescia, Schirrmacher, Kaiser Friedrich der Zweite, III, p. 31 et suiv. ()

4. Schirrmacher, Kaiser Friedrich der Zweite ; Sternfeld, Arelat, p. 108. ()

5. M. Torraca a bien voulu me céder pour quelque temps son intéressant article inséré dans la Nuova Antologia (terza serie, vol. LV, 1895), sur Federico II Poesia provenzale, où, à la page 238, il parle de notre pièce. ()

6. Archiv, XXXIV, p. 383. ()

 

 

 

 

 

 

 

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