COMMENTAIRE HISTORIQUE.
Rien ne nous permet de fixer la date de cette chanson. L’allusion à la « longue amitié » qui le lie à Sordel semble nous renvoyer à une époque postérieure à l’année 1240. Sordel est venu en Provence longtemps avant 1235 (1). Papon (2) prétend — mais je ne sais sur quoi il s’appuie — que Bertran, au moment où il a fait cette chanson, était sur le point de partir pour Naples, « où presque tous les seigneurs provençaux suivirent Charles d’Anjou » ; & l’Histoire littéraire (3) croit qu’il s’agit de la croisade de 1248, & ajoute sur un ton dramatique : « Rien n’annonce qu’il en soit revenu. »
L’inspiration de cette pièce est analogue à celle des deux plaintes sur l’entrée en religion de deux dames, une certaine Ugueta & une « dona de’l Baus » (4).
NOTES.
5. Ma correction peut paraître violente ; elle me paraît nécessaire pour compléter le contraste, sans doute voulu, entre ce vers & le suivant. M. Levy m’écrit qu’elle est déjà indiquée dans Zeitschrift, XV p. 582.
18. Chabaneau : « illa pour en la ».
22. Chabaneau propose de lire : Quel conpaygna tem que·ns parta·n breumen. Le critique de l’Histoire littéraire (l. l.) lit : qu·em partrai breumen, & c’est ce qui lui a suggéré l’idée que Bertran part en croisade. Je proposerais : ses compaygna sent que·m partrai·n breumen (cp. ma traduction).
24. Dans Zeitschrift, p. 582, on propose aussi lo au lieu de l’o, la leçon de Chabaneau.
Notes :
1. De Lollis, Sordello, p. 30. Cp. Schultz, Zeitschrift, VII, p. 206 ; il fixe l’arrivée de Sordel en Provence en 1229. (↑)
2. Histoire de Provence, III, p. 443. (↑)
3. XIX, p. 467. (↑)
4. Soltau, Blacatz, pp. 46 et suiv. (↑) |