5. La leçon de C, à condition d'écrire d'Amors, pourrait être acceptée, la forme avec -s étant possible au cas-régime ; seulement, ici, il ne s'agit pas du dieu d'amour. Le sens du pluriel ne convient pas aux idées de cette chanson.
14. Nous gardons magers, avec -s analogique, puisque C est appuyé par R.
17-18. On pourrait ponctuer autrement et lire : Amour m'a bien maltraité et bien tué, en me la faisant aimer.
19. Le sens de abaissat ne nous est pas clair. Sur le modèle venir a plazer = plaire, nous avons formé abaisar a p. = finir par plaire. Mais la construction employée par le poète semble être plutôt mi son a plazer (= j'aime) li mal abaissat ; mais qu'est-ce que cela veut dire ?
26. Amor vocatif forme du cas-régime CR, Amors V, cas-sujet.
34. En général Arnaut évite la répétition d'un même mot à la rime (sauf pour les envois). Mais les deux emplois de tener sont suffisamment différents l'un de l'autre pour en faire pour ainsi dire deux mots. Il n'est pas besoin donc, d'écrire aver comme l'ont fait RV.
35. Mans jois est au singulier — donc le verbe es ; mais la phrase contient néanmoins l'idée de « plusieurs joies » — donc le verbe valon, mais l'emploi de ces deux verbes si près l'un de l'autre est un peu osé.
44. Nous ne pouvons bien déchiffrer le ms. C à ce point ; on lit cossith, mais ce dernier trait pourrait être là seulement pour remplir la ligne, le vers étant complet. Nous croyons voir ici une leçon antérieure c'aissi·t que nous réintroduisons ; les versions car te R, car ia·t V semblent indiquer que l'original ne portait rien d'aussi simple que car te, car cette leçon aurait probablement été conservée ou par C ou par V.
45. On pourrait hésiter si on ne ferait pas mieux de garder la leçon parli RV. Nous savons qu'Arnaut avait l'habitude de regarder l'image de sa dame empreinte dans son cœur, et à laquelle il aurait bien pu parler en s'adressant à son cœur ; mais nous croyons plus simple de nous en tenir à la version moins romanesque de C. |