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Dumitrescu, Maria. Poésies du troubadour Aimeric de Belenoi. Paris: Société des Anciens Textes Français, 1935.

009,015- Aimeric de Belenoi

5. quant li obri mon coratge. Le manuscrit R offre la variante d'un dart que·m hubri·l coratge, qui peut sembler, au premier abord, plus acceptable ; mais il faut remarquer que d'un dart fait double emploi avec d'un amoros semblan, du vers suivant. M. Kolsen (Dichtungen der Trobadors, I, p. 52-54) qui ne disposait que des manuscrits ADHR, a accepté la leçon de R (manuscrit qu'il a pris d'ailleurs comme base de son édition) ; cependant R est un manuscrit trop médiocre (et son copiste trop enclin à corriger) pour qu'on puisse se fier souvent à une leçon conservée uniquement par R ; d'autant plus que C, qui a eu probablement le même modèle, est d'accord sur ce point avec les autres manuscrits, contre R.
 
14-15. qu'entrubert tenc mon coratge Per prendre tal joy... M. Kolsen lit, d'après R (C a ici la même leçon que R) qu'en cubert tenc mon coratge : Perpendray tal joy, o plus gran ? et traduit « der ich gerade bei mir denke ( « der ich meinen Gedanken geheim halte ») : « Werde ich (von ihr) eine so grosse... Freunde mitwegnehmen ? » L'interprétation du v. 14 nous paraît un peu forcée. D'ailleurs il nous semble qu'on doit conserver entrubert : car il faut noter que la même image continue dans les deux premières strophes, le « cœur ouvert à l'amour », et que les trois mots, obri, v. 5, entrubert, v. 14 et serradura du v. 17 ne sont pas sans rapport entre eux.
— La traduction donnée (pour le vers 14), par Raynouard, Lexique, II, 104, entrubrir, « vu qu'il tint mon cœur entr'ouvert » est inacceptable.
 
17. Cf. et corr. Raynouard, Lexique, V, 156, serradura : trais de·l cor.
 
24. rizen joguan. Pour la construction asyndétique de deux gérondifs de sens voisin, voir l'article déjà cité de O. Schultz [Gora], Unvermitteltes Zusammentreten von zwei Adjectiven.., surtout p. 514. Ajouter à la liste très complète de M. Schultz-Gora, aman sufren, dans Guiraut de Calanson, 243, 10, v. 9 (A. Jeanroy, Jongleurs et troubadours gascons des XIIe et XIIIe siècles, Paris, 1923, p. 54, n. V, Classiques français du Moyen-Age, n. 39).
 
28. Cf. sur ce vers, Wechssler, Kulturproblem des Minnesangs, p. 221.
 
34. que·l plassa qu'ieu l'am. Plusieurs manuscrits ont car l'am, qui est également acceptable (car a ici le sens de que).
 
35. Et ilh amic. Cf. et corr. dans Azaïs, Breviari d'Amor, II, p. 512, v. 29973 E lh'amic, où le vers est trop court d'une syllabe.
 
37-38. C'est un des lieux communs de la poésie provençale. Cf. Raimbaut de Vaqueiras, 392, 26 (O. Schultz-Gora, Altprov. Elementarbuch, p. 161, n. XII, v. 25-26) :
 
S'ieu no sui rics segon vostra ricor,
Ni pro valens a vostra gran valor ..
 
Cf. aussi notre pièce XVII, v. 33-34.
 
46. pro reyna prezan. Bergert, Die von den Trobadors genannten... Damen, p. 26, voit dans cette « reine », Eléonore de Toulouse. M. Jeanroy, Les troubadours en Espagne, p. 152, pense qu'il s'agit d'Yolande d'Aragon. A vrai dire, il est impossible de se prononcer. Cf. notre Introduction, note 26.

 

 

 

 

 

 

 

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