1. Pour l'analyse littéraire de cette pièce, et ses rapports avec les autres planh, voir H. Springer, Das altprovenzalische Klagelied, Berlin, 1875, p. 21, 26, 32, etc.
9. tot per aital natura. Le sens de natura nous semble être ici « manière », non « nature » ; per aital natura est peut-être analogue à per aital semblan ; du moins c'est ainsi que nous le comprenons.
13. Nono Sanchitz. Nuño Sanchez, fils de Sanche, comte de Roussillon (tuteur de Jacme Ier d'Aragon, son petit-neveu). Il avait été armé chevalier à Las Navas (1211) par son cousin, Pierre II d'Aragon ; il combattit d'abord, dans la guerre des Albigeois, contre Simon de Montfort, mais il fut un des premiers à reconnaître l'autorité du roi de France (1226 et 1228). A sa mort, 19 janvier 1242, le Roussillon passa au roi d'Aragon, car Nuño n'avait pas d'enfants. Il est mort dans les ordres, comme chanoine du chapitre d'Elne. (Cf. Milá, Trovadores en España 2, p. 192, et Tourtoulon, Jacme Ier, II, p. 77-79).
14. s'om se degues aucir « s'il était permis .. ». Cf. Levy, S. W., II, 193, dever, 3.
17-19. Milá (et à sa suite, Tourtoulon) rattache si tot m'ai gran dolorà que siatz mortz, et traduit « por grande que sea mi dolor de que seáis muerto ». C'est le contraire, nous semble-t-il, qui est la pensée d'Aimeric : « Jamais je ne dirai que vous êtes mort : ce serait parler en insensé, puisque vous êtes vivant, auprès de Dieu ». C'est également ainsi que l'avait compris Cino da Pistoia (voir l' Introduction, n. 82), qui disait à son tour : « Ma non e morto ; lasso, che ho io detto ! Anzi vive beato » (v. 11-12).
30. e·ls vostres faigz se mir. Cf. dans Stimming, B. von Born 3, p. 167, note à 9, 29, d'autres exemples de la même expression.
31. Sur l'expression gazanhar Dieu, cf. Levy, S. W., II, 188 Deu, 5.
40. mas. Faut-il comprendre « si ce n'est, excepté », ou bien « jamais » ? Ce dernier sens semble plus naturel : il ne faut jamais chercher son bonheur dans les joies de ce monde (puisqu'on doit le trouver en Dieu obezir). Milá traduit par « si ce n'est ». |