1-2. Le vers 2 est trop court d'une syllabe. Chabaneau, Varia provincialia, Paris, 1889, (Extrait de la Revue des langues romanes, t. XXXII, 1888 et XXXIII, 1889), p. 49-51, propose de lire : flor Qu'etz d'amor. L'inversion semble un peu forcée : on aimerait mieux un adjectif, mais il est difficile d'en trouver un, au féminin, d'une seule syllabe. On pourrait aussi lire flor, Gaug (ou joy) d'amor.
6. amor, sujet, n'a pas de désinence, à cause de la rime.
17. Ric. Cf. et corr. Chabaneau, loc. cit., qui ; — jornal, « récompense d'une journée de travail », a ici le sens de « récompense ».
18. Aguetz est une correction de Chabaneau : a gen du manuscrit n'a pas de sens.
19. Benedeita. Le vers est trop long. Chabaneau propose de lire beneita, ou de prononcer gloriosa en trois syllabes. Nous aimerions mieux la première correction.
25. Dona ... poderosa. Le manuscrit donne un vers trop court, done poderosa. Chabaneau propose Dona qu'etz poderosa.
37-38. Ces vers, ainsi que les suivants, sont très défectueux, au point de vue du sens, comme de la grammaire. Chabaneau propose de lire deven, au lieu de ne ven ; mais il faudrait alors corriger aussi tot joi. Nous aimons mieux conserver ne ven et lire per joi, (avec le sens connu de per « quoique, bien que »). La traduction « au lieu de », un peu libre, équivaut cependant ici à « bien que ».
39. meillor ; on attendrait plutôt pluzor.
41. Cuidon qe. Chabaneau propose de lire cuidan.
42-43. Cab sabor Dan major du manuscrit n'offre aucun sens. La faute semble être surtout dans cab (il y a deux syllabes successives cab et sab-). Nous avons adopté pour le vers 43 N'an, proposé par Chabaneau ; mais pour le vers 42, nous aimons mieux lire car (non c'an, avec Chabaneau). Peut-être faudrait-il lire C'an sabor Dan major « car les pires maux (= péchés) ont une bonne saveur » : cf. Gavaudan, 174, 9 (Mahn, Gedichte, 1071, str. V, 1) : Peccat[z] a tan dossa sabor.
61. finisca. Est-ce une pers. 1 (active), ou 3 (neutre) ? Même chose pour delisca, du vers suivant. Les deux interprétations sont possibles ; mais delisca du v. 66 (où il n'y a pas de doute, c'est la 3e pers.) parle pour la 3e personne. Cf. cependant Levy, S. W., III, 446, fenir, 5 : « eine Ende bereiten, vernichten, tödten ».
63. Le manuscrit a mi jutjatz, incorrect pour la syntaxe, impossible pour la rime. Il faut évidemment une rime en -ait, ou -ach. On pourrait penser à si’atrach (« que je sois rangé parmi ceux... »), ou si'a·l plait (« au jugement »).
68. cuidar « fausses opinions, présomption ». Cf. A. Jeanroy, Les chansons de Guillaume IX, duc d'Aquitaine 2, Paris, 1927, IX, 5, p. 22. (Classiques français du Moyen-Age, n. 9). |