19. bos cors. Le manuscrit a bon cor, que M. Appel ( Provenzalische Inedita), conserve comme cas sujet, à cause des nombreux exemples de cor (sujet) dans la poésie des troubadours (cf. sa note sur la flexion nominale, p. XV-XVI). Cependant, dans cette même pièce on trouve (v. 29), cors ; d'autre part, dans les autres poésies d'Aimeric on trouve presque toujours cors (seulement la pièce VIII a cor). Il n'est pas étonnant de rencontrer plusieurs fois, dans un texte aussi fautif que celui de T, les mêmes fautes (absence des désinences).
27. De semblans e de fatç. Le manuscrit donne de faitç e de semblans, ce qui fausse la rime. M. Appel note cette faute, sans lui donner de solution. Il nous semble que c'est seulement l'ordre des mots qui doit être changé ; avec une légère correction (fatç au lieu de faitç : cf. la forme fatç au vers 48), on a probablement la leçon originale, avec la rime en -atç.
29. ome. C'est une correction de M. Appel : avec om, du manuscrit, le vers est trop court. On pourrait lire aussi nul om.
30. lo vist ni·l pais : vistir, forme secondaire de vestir, est enregistrée par Levy, S. W.
— rictatç. Le manuscrit a beutat. Nous avons adopté la correction proposée par M. Appel.
42. On. Le manuscrit a seulement o, mais la correction est évidente, surtout après lai, du vers précédent. Cf. et corr. dans l'édition de M. Appel, e.
42-44. Ces deux vers présentent un intérêt spécial : c'est dans les poésies d'Aimeric, la seule mention précise, d'un de ses voyages.
46. atanh a casticx. Quel est ici le sens exact d'atanh ? Levy (Petit Dict. et S. W.) le traduit par « appartenir, convenir, être parent ».
47-50. franc rei ... grat com fe sos avis. Millot, Histoire littéraire des troubadours, t. II, p. 336, croyait que le roi de Castille mentionné était Alphonse X ; et cette opinion fut adoptée par Milá, Trovadores en España 2, p. 195 (qui paraît n'avoir connu cette pièce que par ce qu'en dit Millot). — Le roi est sans doute Ferdinand III, et sos avis, Alphonse VIII. Les deux rois sont nommés, ensemble, par Peire Bremon, dans son planh sur Blacatz, 330, 14 (Boutière, Peire Bremon, XX, v. 22-24, p. 78).
50. grat. M. Appel, Prov. Inedita, p. 341 (gloss.), gradar, remarque : « gradar, 9, 6, v. 50, Hds. T = gardar, denn ein Verb gardar (wohlgefällig aufnehmen) ist schwerlich anzunehmen ». Levy, S. W., IV, 156-57 gardar, et 159 gradar, cite plusieurs exemples d'une forme gradar = gardar (mais avec l'observation « falls nicht zu ändern ist »). Seulement, un copiste qui écrit comulas pour comunals (v. 34), peut très bien avoir commis aussi cette autre faute gra —, pour gar —. |