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Dumitrescu, Maria. Poésies du troubadour Aimeric de Belenoi. Paris: Société des Anciens Textes Français, 1935.

011,002- Aimeric de Belenoi

3. Aurai en patz sufertas mas dolors. L'expression sofrir en patz, où patz a le sens de patience, revient très souvent dans les poésies des troubadours. Guiraut de Borneil l'emploie volontiers, p. ex. dans 242, 5, 35, 39, 57, 63 (Kolsen, Sämtliche Lieder, p. 49, n. 9, v. 22 ; p. 192, n. 34, 18 ; p. 260, n. 43, 82 ; p. 224, n. 39, 37 ; p. 82, n. 17, 75), etc. Cf. aussi Levy, Guilhem Figueira, p. 92, note à V, 7.
 
6. vostre genc ors = vous. Cf. ci-dessus, note à XVI, 37.
 
7-8. Cette strophe, ainsi que la strophe III, nous offrent deux exemples de la cobla tensonada ou enterrogativa (Leys d'Amor, I, p. 322-326). — Comparer ces vers à certains vers de Folquet de Marseille, 155, 23 (éd. Stroński, p. 21, n. III, v. 37-39) :
 
E si Merces no m'i ten pro
Que farai ? Poirai m'en partir ?
Ieu no, qu'apres ai a murir ..
 
8. Raynouard, Choix, III, 386, v. 8 lit : Partirai m'en ieu ? Non.. ; de même, au v. 24 (loc. cit. et Lexique, IV, 204, mentir), Dir n'ai doncx mal, ieu ? No, qu'ieu mentiria. M. Stroński (Elias de Barjols, p. 55, note à IV, 3) citant ces exemples, se demande s'il n'y a pas ici une seconde manière d'exprimer la négation, à côté de l'usage signalé par Diez, III 3, 292-293. On n'a pas d'autre exemple de cette négation, tandis que la négation (ou l'affirmation) renforcée par ieu est très fréquente. Il nous semble donc qu'il ne faut pas séparer ieu de no. (D'ailleurs, pour le v. 8, IK, pour le v. 24, ADIKR(B), ont non eu). Cf. aussi Levy, S. W., II, 410, en, ne, 1.
 
25. m'aurai acordat « j'ai projeté, j'ai pris la décision ». Sur cette expression, cf. Jeanroy et Salverda de Grave, Uc de Saint-Circ, p. 176, note à IV, 17. Voici un autre exemple : Berenguier de Palazol, 47, 1 (Mahn, Gedichte, n. 3, str. 3) :
 
Be m'auri'acordat
Qu'alhor [ms. al cor] vires lo fre ...
 
— Sur la construction m'aurai acordat, pour désigner une action accomplie, voir Diez, III 3, 259, note 2. (Même chose, v. 2 : aurai.. sufertas).
 
28. con hom fai dinz lo tertre camjan. Nous avouons ne pas comprendre ce vers. Il semble faire allusion à un proverbe, mais auquel ? Cnyrim, Sprichwörter, p. 50, n. 926, cite ce vers, sans aucune explication (le chapitre, XV, est intitulé Sprichwörter u. sprichwörtliche Redensarten verschiedenen Inhalts). — Levy, S . W. V, 446, oblidar, 2, reproduisant en entier notre strophe IV, met un point d'interrogation à camjan. — Millot, Histoire littéraire, II, p. 338, doit avoir lu casan au lieu de camjan, car il traduit — assez librement — les vers 27-29 : « la crainte efface ma résolution, comme l'ardeur de la chasse fait oublier au chasseur l'objet de ses amours » ; il voit dans ce vers un souvenir d'Horace. Mais les seules variantes données par les manuscrits sont canchan S et chantan Uc. — Peut-être camjan a-t-il le sens que Levy, Petit dict., ne donne qu'au réfléchi, « perdre le sens ».
 
30. Levy, S. W., V, 446, oblidar, 2, se demande si le sens du vers est « j'ai tout oublié », ou « j'ai complètement perdu le sens ». C'est la seconde traduction qui semble mieux convenir ici.
 
36. vos et Amor en siatz a mon dan. Levy, S. W., II, 5, dan, 3, hésite à accepter le sens de « être mal disposé pour quelqu'un ». Cf. cependant Jeanroy et Salverda de Grave, op. cit., p. 181, note à VII, 3.
 
41. Pros comtessa. Milá a identifié cette dame à Elvira de Sobiratz, femme du dernier comte d'Urgel, Ermengaud VIII (1183-1208) ; elle est morte en 1220. Cf. l'Introduction, “Poésies d’attribution douteuse”.

 

 

 

 

 

 

 

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