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Bec, Pierre. Burlesque et obscénité chez les troubadours. Pour une approche du contre-texte médiéval. Paris: Stock, 1984.

305,007- Monge de Montaudo

v. 1-2 : La pièce commence d'une manière analogue à celle de l'autre tenson avec Dieu : L'autrier fuy en paradis « L'autre jour, je fus au paradis ».
 
v. 17 : c’est ici que débute à proprement parler la tenson, avec la caractéristique habituelle du genre, qui fait commencer chaque cobla par l'appellatif de l'autre partenaire. Ici : Sénher/Monges.
 
v. 17-19 : il faut noter l'ironie du moine, assez irrévérencieuse envers Dieu, à qui il reproche de manquer de modération et de mesure !
 
v. 33-34 : autre manifestation de l'ironie envers Dieu, à qui le moine reproche plaisamment sa fierté et sa hauteur, qui lui interdisent ipso facto de parler congrûment des choses de la terre.
 
v. 37-39 : le moine pose ici à Dieu un véritable dilemme (qui pourrait servir de point de départ à une nouvelle tenson).
 
v. 43 : c'est Dieu qui, à son tour, reproche au moine de dépasser la mesure. Cette référence constante à une vertu éminemment courtoise à propos d'une controverse aussi scabreuse ne manque pas d'humour. D'ailleurs, c'est Dieu lui-même qui va glisser vers le gaillard en faisant allusion aux inconvénients intimes des dames qui se fardent trop.
 
v. 56-72 : remarquer que la pièce a quatre tornadas (ce qui est rare), dont le début est marqué, comme dans les strophes, par les appellatifs Monges/Sénher.
 
v. 56-60 : encore un effet burlesque. C'est Dieu qui, cette fois, glisse vers l'obscène en faisant une allusion très crue aux véritables raisons qui font se farder les femmes.
 
v. 60-64 : le moine désormais, à la suite de Dieu, joue sur le même registre, avec une trace de misogynie triviale envers les femmes considérées comme des « pisseuses ». Dieu lui emboîte aisément le pas dans le même sens.
 
v. 69-72 : la tenson s'achève néanmoins, par un retour burlesque à la courtoisie, sur la louange classique de la protectrice du troubadour : elle est parfaite et Dieu n'a pas besoin de la faire pisser, puisqu'elle ne songea jamais à se parer. Il s'agit avec Na Elís d'une des trois sœurs de Turenne, femme de Guillaume de Gourdon, puis de Cazenac, seigneur de Montfort (canton de Sarlat).

 

 

 

 

 

 

 

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