v. 1 : ce vers, outre l'accord des deux amis sur la condamnation de Bernard, prouve l'antériorité vraisemblable de la pièce de Truc Malec sur celle de Raimon.
v. 2 : Na Enan. Le nom de la dame illustrée dans le cycle de sirventés varie selon les pièces et les manuscrits (Ayman / Ena / Ina / Aynam / Aia dans la vida). Il est assez vraisemblable qu'il s'agisse de la même dame (N'Aima) que celle que mentionne Raimbaut d'Aurenga dans son No-sai-que-s'es.
v. 22-23 : comme fréquemment dans ce type de pièces, l'obscène et le scatologique se rejoignent ici. Ce « mélange » sera encore plus net dans la réponse d'Arnaud Daniel (cf. nº 30).
v. 27 : le mot jauzir « jouir » a ici — ce qui est assez rare chez les troubadours — sa valeur érotique pleine.
v. 29 : Cornés, p. Cornilh.
v. 35-36 : Bernard est censé répondre ici à la dame. Une variante de ces trois vers, nettement plus scatologique, continue le discours de la dame :
E quand lo còrs sera pus ples,
Adoncs no'i cornaretz vos ges,
Mal al reduir' en put l'alés.
(Et quand le « cor » sera plus rempli, alors vous n'y cornerez plus du tout, mais à la fin votre haleine finira par puer.)
v. 37-38 : la relation étymologique entre Comilh et cornar, peut-être à l'origine du gap, est ici nettement exprimée.
v. 44 : auretz. Mauvaise rime : on a en effet ici un /é/ fermé dans une cobla en /è/ ouvert.
v. 46-49 : la leçon de courtoisie de la tornada, à propos d'une affaire aussi peu édifiante, est assez cocasse. Ainsi Bernard, en refusant de se plier aux exigences de la dame, est considéré comme un faux amant, qui s'est même avili aux yeux de l'être aimé. |