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Bec, Pierre. Burlesque et obscénité chez les troubadours. Pour une approche du contre-texte médiéval. Paris: Stock, 1984.

461,146- Anonyme

Francismes normalisés(soulignés dans le texte) : désinence: -èi (manuscrit -ai) : cuidèi, trobèi (cuidai, trobai) ; aguesse (egusse) ; aic (oi) ; a bausat (ab boisat) ; tenc (tint) ; espatla (espaulle) ; peitz (pis) ; rens (rains) ; cueissa (cuisse) ; a calor (ab calor) ; set (seif) ; ab (od) avec ; uelh (ial) ; peis (pis). Mots hybrides à la rime : malastruda, viuda, fuda, truda.
 
v. 1 : la pièce contient des réminiscences typologiques de pastourelle ; ainsi l'adverbe l'altrier « l'autre jour », qui lance bien souvent, dans la pastourelle, le prélude à la rencontre amoureuse.
 
v. 6-14 : on voit que les présents offerts à des fins de séduction, selon la tradition de la pastourelle, n'ont ici rien de courtois ; ils sont trivialement utilitaires (nourriture et habillement).
 
v. 11 : trolhat, « vin nouveau, qui sort du pressoir (trolh) ». Le manuscrit a troblat « trouble ». Mais il est probable que le copiste a par erreur anticipé sur les connotations alimentaires péjoratives de la fin de la pièce (cf. infra).
 
v. 17 : les intentions obscènes de la vieille sont très claires, mais c'est à la faveur du temps tenebror qu'elle abuse son galant.
 
v. 36, 39 et 42 : ac (calor), a (tan lenga), aic (pensat). Le manuscrit a dans les trois cas une seule forme ab, qui n’a pas de sens.
 
v. 49 : ni uelh tendre (manuscrit ni ial tendre) ; ial est probablement un francisme pour uelh « yeux » , mais le sens est obscur. J’interprète : quelle que soient les minauderies de la vieille, qui est ben parlant d'amor, elle ne fléchira pas le désir de vengeance du galant trompé.
 
v. 50 : a mòrt feruda : participe passé rare, pour ferit, de ferir « frapper ». Pour les connotations érotiques de ce terme, cf. nos 1, vers 61, et 37, vers 3.
 
v. 53 : manuscrit nel non ait denfat, séquence qui n’a pas de sens. J'interprète (avec R. A. Taylor) enfat comme une variante de l’anc. franç. enfait (< infectum) « infection, poison ».
 
v. 54-58 : on retrouve ici les présents alimentaires du début, mais péjorativisés (viande de vieille truie, porc pourri, poisson puant, vin de mauvaise qualité). C'est là la plus belle vengeance de ce galant qui, finalement, n'est guère plus raffiné que celle qui l’a berné.
 
v. 55 : manuscrit e carne de.
 
v. 58 : la séquence vin cras e botat n'est pas attestée en anc. occ., mais on a en anc. franç. vin cras ou bouté pour désigner un vin trouble et aigri.

 

 

 

 

 

 

 

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