v. 3 : triar lo melhors : formule habituelle de l'introduction des jeux-partis. Il convient de choisir la meilleure cause.
v. 4 : Vòstr' escienz « selon votre avis » (et non « selon votre expérience ») : autre formule habituelle de l'introduction des tensons.
v. 6-9 : le dilemme est ici clairement posé : ou bien Alaisina Iselda (puisqu'il n'y a qu'une seule femme qui parle) reste vierge, ce qui lui évite les inconvénients des maternités, ou bien elle reste sans mari, ce qui lui paraît pénible. Signalons que dans l'édition de Meg Bogin la première tornada a été mise par erreur entre la 1re et la 2e cobla, ce qui fausse toute l'interprétation.
v. 9 : Meg Bogin a émis, à propos de ce vers, l'ingénieuse hypothèse selon laquelle il faudrait lire N'Alais e Na Iselda, ce qui nous donnerait le nom des deux sœurs du vers 2. Mais : 1. La conjonction et est e dans la pièce, non i (qui est rare en anc. occ.) ; 2. Le prénom Alais est plutôt Alaïs (Nelli corrige N'Alaïs e N'Iselda). De toute façon, c'est là un problème mineur.
v. 14 : Na Carenza conseille seulement de prendre un mari (non déterminé) couronné de science, et non pas le Couronné de Science, assimilé gratuitement au Christ.
v. 16 : vers très obscur. Le manuscrit donne un texte fortement italianisé et qui n'a guère de sens : Retengutas pulsela d'aquil spuse.
v. 22 : vers obscur. Le manuscrit donne : illumbra de ghirenza, qu’on a interprété (Bogin, Nelli) in l’umbra, « à l'ombre (de la protection divine) », en relation avec l’interprétation mystique globale de la pièce. Mais rien n'est moins sûr. Nous proposons e'us membre, également hypothétique mais plus neutre, et en relation de sens avec ajatz sovinença de mi.
v. 23 : i seretz. Le manuscrit a issiretz (« vous sortirez » ?). Lo Glorios : ce substantif déterminé désigne bien ici le Christ : ce qui semblerait prouver que le premier emploi du terme (v. 15), pour éviter la rime du même au même, actualise une autre valeur sémantique. |