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Bec, Pierre. Burlesque et obscénité chez les troubadours. Pour une approche du contre-texte médiéval. Paris: Stock, 1984.

027,002- Arnaut Catalan

v. 9-16 : toute la cobla est bâtie sur l'alternance chant- / deschant-. On sait que le deschant (lat. descantus) était une composition qui se faisait note contre note (punctum contra punctum), soit à deux voix (duplum), soit à plusieurs voix. Ici, il est peu probable que le terme soit à prendre dans son sens technique. Il désigne plutôt une sorte de contre-chant parodique, une variante contre-textuelle en somme, à partir d'un texte. Le mot deschantar signifie aussi, en effet, « composer une satire dirigée contre un autre poème, se moquer de ». En un mot, le chant de notre troubadour est si parfait qu'il ne craint pas d'être « déchanté », c'est-à-dire parodié, ni pour le texte ni pour la mélodie. Cf. ces vers de Rostanh de Merguas :
 
Bèlh lh'es que'm deschan
E'm gap, quan l'enchan,
E'l poder d'amor deschanta
Que'm tòlh lo sens e m'enchanta.
 
(Il lui est agréable de me “ déchanter ” (me tourner en dérision) / Et de se moquer de moi, qui l'enchante / Et elle critique le pouvoir d'Amour / Qui m'enlève le sens et m'enchante.)

 

 

 

 

 

 

 

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