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Mouzat, Jean. Les poèmes de Gaucelm Faidit. Troubadour du XIIe Siècle. Paris: A. G. Nizet, 1965

167,057- Gaucelm Faidit

NOTES SUR LES FAUTES DU MANUSCRIT ET LES CORRECTIONS DE A. KOLSEN

L’unique manuscrit offre un texte très altéré, particulièrement dans la strophe I : on y trouve un vide au 1er vers, et un grand désordre dans ce qui correspond aux 4 premiers vers. Dans le reste du texte, huit mots-rimes, aux vers 14, 15, 23, 25, 30, 32, 35, 37, sont manifestement inexacts. A cause de cela Kolsen, dans l’édition des Trobadorgedichte, donne l’indication : Kanzone (Deskort ?).

Pour notre part, nous avons toujours pensé qu’il s’agissait d’une chanso qui avait été mal transcrite. Un examen attentif de la str. I nous a permis d’y retrouver les éléments d’un ordre métrique normal, qui rendait facile la reconstitution que nous allons donner.

Nous avons d’ailleurs retrouvé la même opinion chez Istvàn Frank (1) qui déclare : « Kolsen (Trob. p. 32, n. 14) a eu également tort de soupçonner un descort dans une chanson de G. Faidit ayant été defigurée dans l’unique Ms… Il faut, sans aucun doute, par des retranchements, rendre à ce couplet sa forme originale de sept décasyllabes ».

Nous avons pu arriver à une reconstitution de cette première strophe, qui rétablit l’ordre des rimes indiqué par les autres strophes, et qui donne un sens satisfaisant.

Il suffit de retrancher ab fina color, addition visiblement spurieuse, suggérée par le mot flor pris à tort pour une rime. Ensuite, la translation de trois membres de phrase suffit à rétablir un texte cohérent : 1. Après per una bela flor vient se placer el sieu clar vis ; nous lisons e-l ; 2. Après blanca nous plaçons uermeilla mescladab robis, en lisant vermeill’e mesclad’ab robis ; 3. plus d’autra re se place avant ques de gaia semblansa ; pour l’euphonie nous écrivons ren, et nous supprimons qu de ques, probablement rajouté. Enfin, au dernier vers, amoroza, d’une part est trop près d’amoros deux vers plus haut, et de plus donne une syllabe de trop, donc paraît bien être une erreur. Au lieu d’amoroza esperansa, nous proposons bon’esperansa, qui serait une autre version de bon esper, expression fréquente et chez Gancelm et chez d’autres troubadours. Bernart de Ventadorn par exemple.

Quant au blanc, ou vide, du ms. au vers 1, Kolsen donne, pour le combler, fort, qui à notre avis ne s’impose pas. A sa place, nous proposons aut, suggéré par creisser, et par auta desiransa, plus bas (v. 21).

Le texte ainsi obtenu — voir cette première strophe ainsi reconstituée dans le texte et la traduction — donne, à notre avis, un sens cohérent.

Voici, pour comparaison avec notre texte reconstitué, la version de Kolsen, qui avait conservé l’irregularité du manuscrit.

                        Tant fort me creis Amors en ferm talan
                                Per una bela flor
                       Blanca plus d’autr’ ab sa fina color,
                            Vermeilla, mesclad’ ab robis
                                El sieu clar vis,
                            Qu’es de gaia semblansa !
                       C’ab sos bels hueils amoros e plazens
                       M’a si ferit e nafrat dousamens
                       Que tornat ai en Amor m’esperansa.

Nous n’avons donc pas suivi Kolsen pour les corrections qu’il apportait à cette strophe, ni pour deux autres dans la suite du poème. 

Il faut noter que la numération de Kolsen est augmentée de 2 par sa 1ère strophe de 9 vers.

Nous avons retenu les corrections de Kolsen ci-après, dont beaucoup nous ont paru excellentes.

9 (K. 11) bel — 15 (K. 17) a.) prezan — 16 (K. 18) ela) e-il — 22 (K.24) fin — 23 (K. 25) sier l.) l. servis — 28 (K. 30 guizardos — 30 (K. 32 h.) aclis — 32 (K. 34) d’autor — f.) vanansa — 35 (K. 37) p.) perdonansa — 37 (K. 39) m. uos uens) vos vens Mercis.

 

CORRECTIONS DE KOLSEN REJETÉES :

11. (K. 13) aucir — 12 (K. 14) e per) et es. — 14 (K. 16) en la mi’ esmansa K. Notre consiransa est plus proche de conoisensa.

III. 17 (K. 19) del tot K. nous préférons tan gen. — 18 no-m) en me K. Contresens selon nous — 20 s.) estan K. ; notre sobran est phonétiquement plus proche de sospiran.

IV. 23 (K. 25) e la pregues e-ill leialmens servis. e la pregues ne s’impose pas. — 25 (K. 27) Ms mentendensa. K corrige en ma fiansa. Nous pensons qu’avec cors, m’alegransa donne un sens meilleur.

V. 29 (K. 31) merce K. Nous préférons merces Ms. — 30 (K. 32) son aclis K. Un autre verbe est inutile. — 34 et 35 L’interversion de que et de com (c’om) donne un sens bien meilleur. Erreur probable du copiste.

 

CORRECTIONS APPORTÉES AU MANUSCRIT

I. Ms., 1 à 4 : Tant (blanc) me creis amors en ferm talan . per una belanca (exponctué ds ms) flor. blanca plus dautra re ab fina color . uermeilla mescladab robis . el sieu clar uis ques de gaia semblansa. — 7 que t. soi en lamoroza esperansa.

II. 9 e u. s. son cors bl. e l. (1 syll. manque) ; 14 s. m. conoisensa (rime défectueuse).

III. 15 samor, lire amors ; l. pl. auinen, rime défectueuse, 1 syll. de trop — 16 ela b. — 17 que ma conquis, 2 syll. manquent. — 20 sospiran en p., 1 syll. de trop.

IV. 22 fis — 23 ela prec damor eill sier leialmens, rime défectueuse — 24 precx — 25 ai mentendensa, rime défectueuse. — 28 guizardo

V. 30 m. i. humilmens, rime défectueuse — 31 uenseraim — 32 dauta d. pr. ; ses faillensa, r. déf. — 34 que d. — 35 com s. m. ; no tr. penedensa, r. déf.

VI. 36 Ai blanca flor — 37 e se merce uos uens, rime défectueuse.

 

1R.M.P.T., I, p. XLII, note 2 poursuivie p. XLIII. ()

 

 

 

 

 

 

 

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