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Mouzat, Jean. Les poèmes de Gaucelm Faidit. Troubadour du XIIe Siècle. Paris: A. G. Nizet, 1965

167,009- Gaucelm Faidit

 ARA NOS SIA GUITZ
(Str. IV et VI b, 2ème version de la tornada. Cf. N. 55)

Comme plus haut, nous donnons de nouveau, à sa place dans la succèssion chronologique que nous nous efforçons d’établir, la strophe Oimais es Antecristz qui, en toute vraisemblance, nous paraît avoir été rajoutée pour adapter ce chant de croisade à la Quatrième expédition des princes et barons chrétiens. Si cette strophe a été intercalée en quatrième position, c’est que la strophe Er laissem los giquitz trouve mieux sa place à la fin de la pièce parce qu’elle est un véritable « chant du départ ». C’est ainsi que nous avons, dans cette str. IV, avec ses allusions à une rencontre de Philippe-Auguste et de Jean-sans-Terre à Saint Denis, et à Safadi (Saïf-ed-Din), des références à des faits et à un état de choses datant de 1199–1200 (Cf N. 55, commentaire), alors que la str. V exprime la situation entre 1187 et 1191. De même, la version b de la tornada se rapporte à la Quatrième Croisade, mais avant qu’il fût question de l’expédition à Constantinople.

IV Oimais es Antecristz
  al dan del mon issitz ;
  que totz lo bes s’esmaia
  e-l mals es saillitz,
  qe-ls fals rics a sazitz
  e pres et endormitz ;
  e-l pecatz qe-ls esglaia
  los ten morns e tristz ;
  qe-l reis cui es Paris
  vol mais, a Sain Daunis
  o lai en Normandia,
  conqerr’ esterlis
  que tot cant Safadis
  a ni ten en baillia —
  don pot esser fis !
  c’aissi cum deura sia !
  . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
   
 VIb Ai, dos Maracdes fis,
  vos e-ls pros Peitavis
  sal Dieus e benezia,
  car lai son aclis…
  et a nos peleris
  lais venir en Suria,
  que-l Coms Baudouis
  e-l pros Marques i sia

  

Désormais l’Antéchrist, au grand dam du monde, a surgi, car tout le Bien perd courage et le Mal s’est mis en campagne : il a saisi les mauvais riches, il les a pris et endormis ; et le peché, qui les remplit de peur, les tient mornes et tristes ; car le roi à qui est Paris préfère, à Saint Denis ou là-bas en Normandie, conquérir des livres sterling que tout ce que Saïf-ed-Din possède et tient en garde — il peut être certain qu’il en sera comme il devrait être !
Ah, aimable et noble Maracdes, que Dieu vous sauve et et vous bénisse, vous et les preux Poitevins ! car ils sont tournes vers là-bas ; et que nous, les pèlerins, il nous laisse arriver en Syrie ; et que s’y trouvent le Comte Baudouin et le preux Marquis !

 

 

 

 

 

 

 

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