NOTES
Nous rejetons sans hésitation cette pièce ; pourtant bien attribuée à Gaucelm Faidit par ses trois mss., dans les attributions douteuse.
D’abord, elle ne se trouve que dans une seule famille de Mss., et, dans IK, elle est tout à fait à l’écart des autres poèmes de Gaucelm. Dans K par exemple, elle est au f. 180, alors que les autres sont donnés ensemble à partir du f. 21. Le même écart de 150 folios existe dans I : 194 et 33.
Cet isolèment assez curieux n’est d’ailleurs qu’un indice, mais qui appuie les autres. Le ton à la fois désinvolte et vulgaire ne ressemble pas à celui de Gaucelm. Le style est gauche, embarrassé, l’expression obscure. Nous ne retrouvons pas le style aisé et les phrases bien articulées de Gaucelm.
La courtoisie raffinée et polie de Gaucelm ne ressemble guère aux protestations maladroites de cette pièce. Ceci est manifeste dans les deux tornadas, peu courtoises et même carrément vulgaires.
Le vocabulaire même ne ressemble pas à celui de Gaucelm : carestia, gaillardia, devidir, galiar, traicio, loar, ne se retrouvent pas ailleurs chez Gaucelm.
Le thème de l’amant fidèle et dédaigné ne suffit pas à nous faire croire que cette pièce a été composée par notre troubadour. De toute façon, il nous paraît impossible que Gaucelm ait écrit ce vers : S’ill es folla, ja eu non o serai. Nous pensons que cette pièce est l’œuvre de quelque maladroit apprenti, et que son attribution à Gaucelm est dûe à une erreur d’un copiste. |