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Stronski, Stanislaw. Le troubadour Folquet de Marseille. Genève: Slatkine Reprints, 1968

[CdT en procés d'incorporació]

155,001- Folquet de Marseilla

29–35. (str. V). Le ms. H contient aux ff. 47d–49c (Studj V, 508–14, n. 167) des commentaires sur un certain nombre de strophes indiquées, et par fois citées, au dessous de chaque commentaire et tirées des chansons de quelques troubadours remarquables ; le plus souvent, les idées des passages poétiques en question sont simplement mises en prose, avec plus ou moins de détail ; on ne peut pas classer ces récits parmi les razos. Folquet y est représenté par IX str. V et par XII str. II–III. Voici le passage sur IX str. V : « Aqest avia volontat de mostrar a sua dompna los mals q’el sentia per ella, et a totas cobrir et escondire ; e mostra qe, qi no sap si obrir, qe mal lo cobrira autre ; e cel qe si trais, greu l’er autre fis. — Folqet de Marseila : A vos volgra mostrar lo mal q’eu sen etc. »
 
37. lais que no dic (construction remplacée par des corrections banales dans x et y) et cf. XIII, 5–7 : lais que no m’enpren. Une autre périphase, très fréquente en provençal et qui mérite d’être signalée, est celle-ci : le verbe périphrastique est employé avec négation et règne un que suivi d’un subjonctif avec négation : no lais que no diga ; cette double négation aboutit donc à une affirmation renforcée : « ne pas manquer de dire, dire sans faute » et le verbe périphrastique y remplace une définition adverbiale ; voici quelques uns des verbes qui peuvent former de pareilles périphrases et dont l’élément périphrastique est suffisamment marqué pour que cette construction ne soit pas confondue avec le simple que . . . no « sans que » (cf. au glossaire) : bistensar, escapar, estar, giquir, (se) laissar, mudar, s’oblidar, remaner, retener, (se) tener, tolre, trigar, aver fi ni trega, tener pas ni trega (voy. aux glossaires de Flamenca et de Appel, Chr. et cf. pour escapar : Negus non escapava ni paubres ni manens Que trastotz non passesson ins per aquels tormens « n’échappaient pas à passer, passaient sans échapper » P. de Corb. Thes. 341, à aj. à Levy S.-W. III, 148, pour tener : No·l tengran bojas d’acier Que vezer no la volgues « voudrait voir sans se laisser retenir par » P. Vidal n. 12, 52, pour aver f. n. t. : Ni non aura ni fi ni treva Que l’esmerillos non la sega « suivra sans cesse » Auz. Cass. 855 ; pour les constructions qui peuvent être substituées à que avec subj. et avec négation voy. celles de s’oblidar dans El. de Bariols 73–4 et ajoutez celle de que suivi d’un indicatif sans négation : Non triguet gaire ques agron un belh filh V. S. Doucel., B.-K. Chr.6, 331, 26–7). Or, dans nos cas, nous avons le contraire de cette construction : le verbe périphrastique est employé sans négation et que est suivi d’un indicatif et d’une négation, ce qui donne un sens négatif. Cette périphrase, bien moins fréquente, paraît être simplement calquée, par antithèse, sur l’autre type. En voici quelques exemples : . . . Contra·ls no-chalens Cui cor falh enans c’argens Per qu’estan C’al servizi Deu no van Gir. de Borneil 242, 41 str. II, éd. Kolsen dans Festschr. Tobler 219, « s’abstiennent d’aller, ne vont pas » (et cf. le contraire : non pot estar que no s’adorma Ap. Chr.2 125, 84 « ne peut pas s’abstenir de s’endormir, s’endort ») ; — La mortz es tan sobtosa que mans homes bistensa Que de lur grans pecatz non an recoinoissensa Doctrinal 366–7, Suchier Dkm. 254 « n’ont pas le temps de se confesser, ne se confessent pas » et cf. : E si neguna s’en bistensa que no·il pague Flam. 5596 « tarde à payer, ne paye pas », ou le subjonctif, au lieu de l’indicatif, n’a été attiré que par si conditionnel ; — . . . e remanra Lo sancx que plus non issira Auz. Cass. 2877, Studj V, 160 « cessera à couler, ne coulera pas » (et cf. avec négation indirecte : Non sai d’aici en Alamainna Negun baron que ja i remainna Qu’a cesta cort non venga tost Flam. 125 « ne manquera pas de venir, viendra ») ; c’est ici qu’appartient l’impersonnel reman « il se continue, il se trouve, il arrive » : Respondetz mi per cal razon Reman que non avetz chantat B. de Vent.-Peirol 70, 32, str. I, A n. 518, cité par RL. IV, 151 col. 2, « vous n’avez pas chante », No sai si·s fo pecatz o remas per justiza C’anc no volgro far patz Ch. Crois. Alb. 2506 « ne voulurent point » (et cf. avec négation : No remas per paor ni per neguna coza Que no la asetgessan ib. 1780 « ont bien assiégé ») ; — C’a penas si ten que no chai Flam. 2534 « ne tombe pas », Qu’a pena si ten que no mor ib. 960, A penas m’en tein Que no·us get fors ib. 1050 (get est, d’après les autres ex., indic. et non pas subj.), Per pauc me tenc quar ieu vas lieys no cor B. de Vent. 70, 39 Appel Chr.2 18, 21, et dans tous ces cas on voit après se tener sans négation un indicatif, bien que a penas laisse s’attendre à un subjonctif (cf. le contraire après une negation : No·s poc tener que no·il preses La ma Flam. 284, Ella no·s tenc que Ftamenca non adeses ib. 835–8) ; — Un sirventes, si pogues, volgra far . . Mas no·l sai far . . . Ni sai que s’es trobar ab majestria Per que m’en lais horas que no[l] faria R. Gauc. de Béz. 401, 9, str. I, Azaïs, Tr. Béz. 27 « je m’abstiens de le faire dans l’avenir, je ne le ferai pas » (cf. le contraire ici VII, 22 et dans Levy, S.-W. IV, 310 n. 12 : « lais que non mit flgdm. conjunctiv », où, cependant, il faut lire : no lais que non ; les ex. 1–3 et 5 y sont employés avec négation : no laisset que non s’adormis ; dans le 4e : Tro qu’om si lais que mal no·lh fassa et dans le 6 : Qu’ieu non cug que per el si laisse Flamencha ques amic non fassa, le verbe laissar, est, lui même, au subj., après tro que et après une négation (cf. remaner), ce qui entraîne nécessairement un subjonctif dans la suite).

 

 

 

 

 

 

 

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