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Gouiran, Gérard. L'amour et la guerre. L'œuvre de Bertran de Born. Aix-en-Provence: Université de Provence, 1985.

Édition revue et corrigée pour Corpus des Troubadours, 2012.

080,001- Bertran de Born

v. 2 : creis
Jean Mouzat (“La littérature et les troubadours” in Histoire du Limousin et de la Marche, 1972, t. I, p. 156, n. 33) traduit : “comme il me plaît qu’un tel honneur vous grandisse”.
 
v. 4 : el cor estei anceis
À côté de cette leçon de F, on relève dans IK : el cor esteian auceis. Les éditeurs et les critiques ont proposé de nombreuses corrections pour ce passage : Stimming 1 écrit el cors estej’ enceisenceis viendrait de encendre = “incendier” (p. 229) ; Chabaneau (O. C., RLR. nº31, p. 604) propose de corriger en ol cor estet anceis au sens de “où le cœur se trouvait déjà”. C’est à peu de chose près la leçon adoptée par Stimming 3 : ol cors estet anceis (p. 118), suivi par M. Lafont (O.C., Las Cançons ... p. 255) qui traduit : “où nous avions déjà placé notre cœur”. Thomas écrit : el cors estei anceis (p. 107) sans plus de commentaires, alors que Appel précise son el cor estei anceis : que jois, pretz etc. puissent, se trouver dans notre cœur avant l’arrivée de Guicharde en Limousin, de façon que ses admirateurs puissent l’accueillir chez eux en montrant les qualités qu’elle personnifie ! (“Beiträge ... II”, p. 38). Enfin Kastner (O. C., MLR. nº27, 1932, pp. 401-402) propose deux hypothèses ; en lisant estes, le sens serait : “Ah ! si Jois, Pretz etc. s’étaient trouvés dans nos cœurs dès avant”, c’est-à-dire sans qu’on doive attendre l’arrivée de Guicharde en Limousin pour que ces qualités règnent parmi nous ; en lisant el cor estei anc eis!, on donnerait au vers ce sens : “et puisse le cœur de Guicharde lui-même demeurer perpétuellement en Limousin !”. Enfin, selon Frank (1), il faut comprendre el cor estei par “qu’elle soit plutôt placée dans nos cœurs” et il traduit : “Puissions-nous la porter dans nos cœurs !”
La meilleure solution me paraît être de garder le texte du manuscrit : el cor estei anceis et de comprendre “puissent ces qualités se trouver auparavant dans nos cœurs !” Le subjonctif présent estei ne fait pas difficulté, si l’on admet que la chanson se situe à un moment où Guicharde n’était pas encore arrivée en Limousin.
 
vv. 8-11.
Selon Frank (Ibid.), le sujet est Amors et tous les autres mots sont des régimes ; ainsi seraient au pluriel dos, servirs, garnirs, enseignamenz, valors, armas, cortz et guerras, tandis que largesa, proesa et torneis seraient eux au singulier. Outre qu’il est étrange de trouver au pluriel certaines notions, même si cela n’a rien d’impossible, un tel désordre me paraît surprenant. Or si l’on prend amors comme un cas régime pluriel, toutes les qualités passent au singulier. Cet argument – il me semble impossible de parler à ce propos de coïncidence – me fait préférer cette seconde solution, même si l’on peut être surpris par l’évocation d’amours au pluriel.
 
v. 9.
Stimming 1 a cité d’autres exemples de cette croyance. Je citerai seulement Peire Vidal (éd. Anglade, nºXI, v. 55) : Plus que no pot ses aiga viure·l peis, Arnaut de Mareuil (éd. Johnston, nºVIII, v. 1) : Si cum li peis an en l’aiga lor vida et surtout Girart de Rossillon (v. 7085) : plus suau lo noiris que aigua peisso.
 
v. 12 : feis
On trouve un emploi semblable dans Flamenca (éd. Nelli-Lavaud, v. 5344) : Tort n’auran si cortes s’en feinon que les éditeurs traduisent par : “s’ils se prennent pour des chevaliers courtois, ils en auront menti”.
 
v. 14.
Frank (Ibid. p. 102) corrige en nos an zai tramesa, qu’il traduit par “puisqu’on a envoyé parmi nous dame G.” Plus loin, il note pour ce vers : “Césure enjambante (d’un type exceptionnel : la 4º syllabe, accentuée est suivie d’une atone qui compte au nombre des syllabes du second hémistiche”.
 
 
Notes:
 
(1) István Frank, Trouvères et Minnesänger, recueil de textes, Saarbrücken, 1952, p. 102 et p. 178. ()

 

 

 

 

 

 

 

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