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Gouiran, Gérard. L'amour et la guerre. L'œuvre de Bertran de Born. Aix-en-Provence: Université de Provence, 1985.

Édition revue et corrigée pour Corpus des Troubadours, 2012.

080,005- Bertran de Born

v. 6.
M. Bergin (O. C. pp. 58-61) traduit ces verbes techniques par “Caricare e scaricare”. Selon Levy (P. D. p. 121), destrapar signifie “détendre (une machine de siège)”.
 
v. 13 : atendre
Kastner (M. L. R. nº32, 1937, p. 209) suggère de prendre ce mot au deuxième sens indiqué par le Donat Proensal (éd. Stengel p. 35) : expectare vel promissum solvere, et il justifie la construction absolue de ce verbe par un exemple de Pistoleta : E·m trobes om leial totas sasos, Larc e meten, prometen ab atendre (éd. Niestroy, p. 60).
 
v. 16.
M. Bergin (Ibid.) comprend “cattivo intendimento” ; dans le glossaire de Jaufre, C. Brunel traduit de mal plaig par “perfide”.
 
v. 18 : teins
C’est le mot technique pour désigner la peinture des écus. Cf. le glossaire de la Chanson de la Croisade, éd. Martin-Chabot.
 
strophe IV.
Il s’agit là d’un thème ordinaire : Uc de Sant Circ reproche à un de ses adversaires : Ab nuilla bona compaingna No s’atrai ni s’acompaingna ; Rofians I trobaretz e putans, Car ges de lor non s’estraingna Ni l’es lor paria estraingna ... (Tant es de paubra acoindansa, str. IV, in Los Trovadores de Martín de Riquer, t. III).
 
v. 25 : basclos
Suchier (Lit. Blat. I, p. 42) pense qu’il s’agit des palefreniers et des écuyers, car de telles fonctions étaient la plupart du temps exercées par des gens d’origine basque. Thomas, qui écrit le mot avec une majuscule, indique en note (p. 94) : “Les Basclos sont, à proprement parler, les Basques ; mais à la fin du douzième siècle, c’est un des noms sous lesquels on désignait fréquemment les routiers”. C’est ainsi que le Du Cange, citant le Chronicon S. Stephani Lemovic. ann. Bascli et ruptarii sont placés dans un même ensemble, indique : Basculi, praedones ex Vasconia. (t. I, p. 610).
 
v. 27.
AD : sacs de moutos, IK : sacs des moutons.
Thomas écrit : “Nous suppléons d’esterlis, qui manque dans les manuscrits”. De fait, la forme des de IK invite à ce rétablissement. Dans la même note, Thomas fait remarquer : “on croit généralement que les moutons ou agnels, espèce de monnaie, ne remontent qu’à Saint Louis ; on voit qu’ils sont bien plus anciens.” Martín de Riquer (Trovadores, t. II, p. 731) indique que cette monnaie française, sur laquelle figurait un agneau, circulait en Castille et en Navarre sous le nom de moltón.
 
v. 29 : escars / v. 31 : escarsa.
En dépit de la règle qui veut qu’on traduise le même mot de la même façon, je crois que le chef de troupe est “avare”, car il manque de générosité envers ses hommes, tandis que la dame, qui aime pour de l’argent, est “cupide”. Il va de soi que les deux défauts étaient mal dissociables ; c’est ainsi que dans le Songe du Vergier (éd. Marion Schnerb-Lièvre, prol. 31, t. I, 1982) les deux mots sont rassemblés : “en ceux cessera l’ardeur de convetisse et d’averice”.
 
v. 31.
Selon Thomas (Romania, 1893, p. 593), il s’agit du seul vers à césure épique de Bertran de Born. Cf. Introd. p. CLXVI.
 
v. 32.
A : destendre, DIK : defendre.
Stimming, Thomas et Appel ont corrigé le texte en estendre. Stimming et Thomas prennent l’expression au sens figuré, tandis que Chabaneau, suivi de Kastner et Martín de Riquer, pense qu’il faut comprendre : “dont on peut, pour de l’argent, faire ce que l’on veut” (R. L. R. nº31, p. 604). Le même auteur confirme son interprétation (R. L. R. nº32, p. 206) en citant Peire Vidal : Qu’elam volgues lo seu bel cors estendre. Je pense que l’on peut conserver, tout en admettant le sens préconisé par Chabaneau, le destendre du manuscrit A ; en effet, il y a une opposition de contraires entre les deux verbes : plegar et destendre, qui me semble plus efficace qu’entre plegar et estendre. Il est vrai que destendre se trouve déjà à la rime au vers 6, mais le sens en est quelque peu différent.
 
vv. 33-35.
À propos de cette expression, Paolo Cherchi (“Signoria di Leone, Mare amoroso e Bertram dal Bornio”, Cultura Neolatina, nº32, 1972, pp. 9-21) montre comment un topique est né par la conjonction d’un texte de Virgile : Memento parcere subjectis et debellare superbos (Eneïde VI, 851-3) et d’un texte d’Ovide : Corpora magnanimo satis est prostrasse leoni, Pugna suum finem, cum jacet hostis, habet. (Tristia, III, 5, 33) avant de se généraliser par l’intermédiaire de saint Thomas et d’Alcuin. Il cite Alexandre Neckam, frère de lait de Richard : Et ipse dominus superbis resistit et humilibus parcit (De Naturis rerum).
Si l’on songe que le lion était représenté dans les armes du Plantagenêt, on voit que Bertran s’inscrivait dans une tradition qui devait transformer par la suite la vie de Richard Cœur de Lion en légende.
 
v. 40 : bar
Cf. note à la strophe III de la pièce nº30.

 

 

 

 

 

 

 

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