v. 10.
La même image apparaît chez Peire Vidal (éd. Anglade, Paris, 1965, nº43, v. 43) : E quan sui en caval armatz.
v. 14.
DIKMPSgV : ensems, T : esems, U : emsems, a : ensemz ; BC : apres, e : aprop, A : Corren. Tout en suivant la majorité des manuscrits, j’ai corrigé apres en ensems pour éviter la répétition de apres qui se trouve déjà au vers 13. Le corren de A semble amené par le mot corredor.
v. 15.
Pour que le vers de AB ne soit pas hypermétrique, il faut lire, ainsi que fait le copiste de D : E platz m’e mon coratge, alors que IKd rajoutent une syllabe supplémentaire : E platz me mout en mon coratge.
v. 20 : lissas
Selon Martin-Chabot (glossaire de la Chanson de la Croisade), il s’agit de “palissades élevées sur des terrains formant glacis autour d’une ville fortifiée”.
v. 31 : massas e brans
On remarquera que Peire Cardenal, dans son sirventés nº23 Tendas e traps, alcubas, pabalhos (éd. Lavaud nº23) où il imite de fort près pour le schéma des rimes et des mètres, pour le thème et pour plusieurs rimes le Miei-sirventes (nº32), emprunte également certaines expressions de la chanson nº37, ainsi il écrit : Massas e brans e escutz de cartiers.
v. 43 : a lor !
Kastner (M. L. R. nº32, 1937, pp. 216-7) fait remarquer qu’on pourrait être tenté de traduire sur le modèle du français : “À moi !”, mais qu’on a ici un sens offensif dont on rencontre l’équivalent en afr. dans la Queste del saint Graal : et il s’escrient tuit ensemble : “or a lui !” Et quant il voit ce, si s’apareille de deffendre au mielz qu’il puet ...(éd. Pauphilet, p. 87).
v. 45 : l’ombratge
Raynouard (L. R. t. IV, p. 369) traduit : “À travers l’épaisseur des bois”, et Stimming et Thomas interprètent par “ombrage”. Kastner cite Littré pour qui le premier sens de ce mot est “réunion d’arbres, de branches, de feuilles, qui donnent de l’ombre” ; il en déduit que le combat a lieu près d’un bois où les chevaux qui ont perdu leur cavalier vont se réfugier.
v. 52.
De la même façon, Anglade traduit par “la plus aimable qui se voie au monde” ce vers de Peire Vidal (19. 21) : e·l genser qu’el mon se mir.
v. 63 : gerreiatz
Thomas (p. 135) pense que l’indicatif après enans que est un grossier solécisme qu’il hésite à attribuer à Bertran de Born. Cela ne convainc pas Chabaneau (R. L. R. nº32, p. 207) qui, tout en supposant que la leçon pourrait être fausse et qu’on pourrait corriger en no guerr’ajatz, fait remarquer que “il y a d’autres exemples chez des troubadours indigènes de l’âge classique, et peut-être même chez Bertran de Born lui-même, de substitution abusive, en faveur de la rime, de l’ind. au subj.” Il renvoie en note au vers 46 : Quan seras lai, no t’enoia de la chanson de croisade nº34, tel qu’il le lit. Stimming 3 pense qu’il est plus exact de dire qu’à cette époque l’auteur jouissait d’une plus grande liberté dans le choix du mode, selon la nuance qu’il voulait donner à sa pensée. Il cite deux exemples de l’emploi de enans que construit avec l’indicatif : Ai mestier ... De dar, enans qu’om mi quier (Daude de Pradas, 10, 14) ; No·n estaray qu’un vers non lays Say sus, enans que plus mi tays (Appel, Provenzalische Inedita XXIV, Jordan Bonel 2, 2). |