v. 9 : congrenh
Chabaneau (R. L. R. nº32, p. 208) confirme l’exactitude du sens de “travail” indiqué par Raynouard et renvoie à “congreny” dans les dictionnaires catalans. Appel (“Beiträge II” p. 37) cite le dictionnaire de Laberna : “congreny de manescal : maquina de fusta per a subjectar las cavalcaduras que non volon dexarse ferrar o curar”.
v. 10.
Thomas corrige en Bos la forme Lous du manuscrit et note (p. 146) : “Il s’agit très vraisemblablement du jeune Boson, fils du vicomte de Turenne”. Chabaneau préfère “Lous, que M. Th. a peut-être eu tort de ne pas conserver. Il pourrait s’agir de quelque seigneur de Gascogne”. Je me contente de suivre les manuscrits, mais il faut reconnaître qu’il est tentant de reconnaître ici le futur Boson III de Turenne.
v. 13 : po
Cette forme est attestée par la Chrestomtathie d’Appel, nº108, 36 & 82, dans La nobla leyczon.
vv. 15-18.
L’absence du vers 15 rend malaisée la compréhension de la fin de la strophe. Selon Andresen, cité par Stimming 3 (p. 296), le vers aurait pu être : Mas nulha part no puosc valen trobar. En fait, si l’on traduit mot à mot les deux derniers vers, le sens est : “il n’y en a pas un auquel on ne fasse pas de tort sans qu’il réclame tout à fait”. Comme ce sens est le contraire de ce qu’on attend que dise Bertran sur les malvatz baros, peut-être faut-il supposer que le vers disparu introduisait d’autres personnages, cités comme élément de comparaison en défaveur des barons aquitains et qui auraient, eux, fait preuve d’esprit belliqueux pour revendiquer le respect de leurs droits.
La difficulté est encore accrue par l’obscurité du terme caloingnar, que Stimming et Appel comprennent par “Herausforden”, “provocation”, alors que Thomas, soutenu par Kastner, attribue à ce mot le sens de “réclamation, résistance”. M. Ehnert (O. C.) traduit : “Von London bis zur Stadt Aire gibt es niemanden, dem man auf dem Gebiete seines Vaters Unrecht antun kann, ohne ihn (amit) auf jeden Fall herauszuforden” (p. 186). On pourrait admettre cette traduction comme une généralité : “Il n’existe personne de Londres jusqu’à la cité d’Aire, à qui l’on puisse faire tort sur la terre de son père sans que cela soit tout à fait une provocation”. M. Viscardi (Florilegio trobadorico, Varèse, 1965) traduit ainsi ces vers : “Non ce n’è uno a cui nella terra di suo padre non faccian torto senza neppur provocarlo”. |