v. 21 : trasailha
Le sens de ce verbe est difficile : le F. E. W. t. XI p. 96 indique “sortir des limites (du juste), outrepasser, transgresser, tomber en faute”. Selon Kastner (Ibid. p. 219), on ne peut douter que trasalhir, “transgresser”, doit être pris ici au sens de forlinhar, afr. forlignier, “dégénérer de la vertu de ses ancêtres” (Godefroy). On peut confirmer cette interprétation à l’aide de ces vers de Giraut de Bornelh (éd. Kolsen nº42, 36-41) : Qu’eu cre que fos enans Oltra mil ans C’onors e senhoratges Davon pretz e coratges E costas e trabalh, E·l filhs, si·l melhs trassalh, Non es donc forlinhatz ?
Appel indique dans le glossaire des Lieder : “Trasalhir : überspringen (aus der Art springen ?)” et Martín de Riquer (Ibid. p. 747) traduit par : “pero no es preciso que desmienta su origen”, où je ne comprends pas l’opposition indiquée par “pero”.
v. 29.
Peire Vidal recourt à la même image pour Philippe Auguste : Que·l cor a flac e cau ... D’En Saüc, filh d’Albar (éd. Anglade, nº23, v. 61).
Selon Chabaneau, “le mauvais baron” contre lequel est tendu le trabuc du poëte est peut-être ... le comte de Périgord, ‘Talairan’”.
v. 31 : en luec
Ce passage obscur devient moins difficile si l’on donne à no ... en luec son sens moderne de “nulle part” (cf. Mistral, Tresor, “en lio”). On le rencontre dans la Chrestomathie d’Appel (107, 59 : Las novas del heretie) et Levy (S. W. t. IV, p. 419) indique le sens de “en quelque endroit” dans une phrase positive : Si·l podia atrobar en loc (Gesta Karoli, 2407).
v. 32 : as
L’anthologie de Hill-Bergin indique : a, ad, as, az (ad) (p. 106). |