v. 1 : Fuilheta
On notera que le nom du jongleur apparaît ici au singulier alors qu’il était au pluriel dans le texte précédent.
v. 5.
Selon Levy, qui place une virgule après joia, “il manque un verbe dont amta dépend” (R. L. R. p. 43) et le savant allemand propose de corriger en Amt’ab pro prezatz mais qu’honor ab dan, qui a le mérite de supprimer les hiatus du vers, mais l’inconvénient d’être pour le moins peu euphonique. À mon avis, le vers 6 doit être rattaché au vers 5, où il est annoncé par le pronom neutre o. Dans ces conditions, on peut conserver la leçon du manuscrit à condition de ne pas placer de virgule après joia.
v. 7 : La raucha
Je suis le conseil de Clédat (Revue critique 1880, p. 389) et corrige ainsi la leçon Faraucha de l’unique manuscrit. De plus, accuser le jongleur d’avoir la voix rauque semble être un cliché : le Moine de Montaudon (éd. Routledge, nº10, v. 1) proclame : Be m’enueia, per sant Salvaire D’ome rauc que·s fassa chantaire et Peire d’Alvernha (éd. Riquer, Trovadores, nº49, v. 33) se moque de Guilhem de Ribas qui ditz totz sos vers raucamen.
v. 12 : mal estan
La rime en -an ne permet pas de corriger la faute de flexion, ce qui a conduit Reimann (L. C.) à dénier à Bertran la paternité de ces strophes. Mal estan ou malestan est un de ces qualificatifs imprécis dont le sens est difficile à rendre, c’est ainsi que Brunel (Jaufre, glossaire p. 241) propose “mal fait” pour malistant. |