1-8. Je pense que le sens est : « Puisque vous ne profitez pas, j’aime mieux vous vendre à perte, [alors] vous serez gras et gai, que d’être préoccupé à votre sujet ». Il faudrait donc corriger ment en mens. — Pour le sens de tayna insuffisamment expliqué par Raynouard, V, 294, cf. le v. 51. On pourrait lire ay atahina.
16. « Et c’est ce que montre bien mon urine ».
32. La fin du couplet n’est pas claire. Qu’est-ce que carcais au vers précédent ? Raynouard (Lex rom. II, 333) n’a d’exemple de ce mot qu’au masculin et au sens de carquois. Ici, le plus vraisemblable est, je crois, de l’interpréter par carcasse, « une vieille carcasse » qui n’est autre que l’âne lui-même. Au reste, carcasse et carquois paraissent avoir une même origine, voy. dans Littré l’étym. de carquois.
34. Quel est ce poison?
35. Vers qui me semble corrompu. Le sens doit être « et que je fasse bruire vos os », mais ce serait bien s’éloigner du texte que de corriger eus fassals oes brugir.
44. Y avait-il à Cambrai des moines renommés pour leur frugalité ; ou ce nom de ville est-il là simplement à cause de la rime? Et pourquoi moines en français?
47. Le sens me paraît être « Ah, saint Rémi ! Si j’étais un bon oiseau, de vous je l’aurais. » (c’est-à-dire la nourriture qui me manque, l’accord se fait avec l’idée). Il faudrait donc corriger au vers précédent sen en san (sancte). Cette invocation au patron d’une ville provençale (S. Remy, B. du Rh.) que B. Carbonel devait bien connaître, n’est pas aussi étrange qu’elle semble au premier abord. Selon la légende, le jeune saint Remy était si bon que les petits oiseaux venaient à sa table et qu’il leur donnait de ses mains à manger (Boll. oct. I, 130). Toutefois la fin du couplet se rattache mal à ce qui précède. |
