V. 11 et 12. cf. B. de Ventadour, Tant ai mon cor plen de joia (Parn. occit., p. 7), v. 13 et 14, Anar posc ses vestidura / Nutz e ma camiza.
V. 13. tahi ; cf. Honnorat, qui semble admettre une forme taïs et tays.
V. 25. gosso ; corr. garso (?), garnement, mauvais gas.
V. 35. Sur forabanditz, voy. Stichel, p. 58.
V. 46. gratus ; litt. : «qui les gratte ».
V. 47. cf. Levy, art. capel, I, p. 204. Probablement allusion aux criminels exposés au pilori, avec une coiffure spéciale et provoquant les clameurs de la foule (?).
IKNa, 53, garaignos ; cf. Levy, IV, 44, et Lespy. Celui-ci donne le substantif carranh et le verbe carranha, gronder, grommeler. Cependant l'adjectif caragnous ou carragnos existe encore en gascon avec un sens analogue. Litt. : « hargneux », celui qui se plaint en grognant. Cf. la locution : Caragnous coum u gat borni.
La dernière strophe de A, celle de IKNa ont attiré l'attention de M. Suchier (Jahrbuch, XIV, pp. 156-7) et de M. Meyer (Romania, VI, pp. 123-4), qui tous les deux les ont reproduites et commentées. « Il est sûr, dit M. P. Meyer, que Marcabru regrettait le comte de Poitou (Guillaume VII), et l'on peut par suite conjecturer qu'il avait fréquenté sa cour. » Pour ces conclusions, M. P. Meyer s'appuie également sur le vers del Lavador, MM. Suchier et P. Meyer remarquent que A contient seul la mention du Peitavi, que ce vers seul manque dans les autres mss. et que le suivant est un pur remplissage. Ces mss. d'ailleurs, dit M. P. Meyer, ont « le mérite de nous avoir conservé l'envoi qui contient, indépendamment de Gascoigna, un nom de lieu facile à déterminer, la vallée d'Ossau ». M. P. Meyer pense que ces vers « sont postérieurs, et sans doute d'assez peu, à la mort du comte » et auraient été « composés au nord des Pyrénées ». « La pièce Al prim comens serait donc un peu antérieure à Pax in nomine Domini, selon toute apparence composée au-delà des Pyrénées. »
Les leçons diverses des mss. sont-elles dues à des remaniements de l'auteur ? Peut-être ont-ils eu lieu après un voyage malheureux en Espagne, qui lui aurait enlevé tout espoir de ce côté.
V. 68. Me dizo qu'en creis uns petitz. Ce petitz, qui peu après 1137 grandissait en Gascogne, vers Ossau, est Pierre, vicomte de Béarn et de Gabaret. Après la mort de Centulle V, vicomte de Béarn, survenue en 1134, les Béarnais reconnurent pour souveraine sa sœur, veuve du vicomte de Gabaret. Elle n'avait qu'un fils encore en bas âge, Pierre, qui devint vicomte de Béarn et de Gabaret (Faget de Baure, Essais historiques sur le Béarn, 1818, pp. 132 ss.; Marca, Histoire de Béarn, p. 441). Il résulte évidemment de là que Marcabru avait fréquenté à la cour de Béarn ou avait eu l'intention de s'y rendre. |