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Ricketts, Peter T. "Quant eu cavalcava l'autr'an" (PC 461,200): édition et traduction. "Revue des Langues Romanes", 110 (2006), pp. 451-456.

461,200- Anonyme

1. eu cavalcava. On a prouvé que les exemples d’un verbe, escavalcar, proviennent d’une confusion. En effet, ceux qu’on trouve dans Blandin de Cornouaille (éd. C. Van der Horst, The Hague / Paris, 1974), vv. 31, 569, 1933, sont réellement es cavalcheron (v. 31, par exemple), avec es pour els. Si l’on garde le prétérit, caualcai, le vers est hypométrique et, par ailleurs, la formule avec l’imparfait cadre bien avec le début des pastorelas.
l’autr’an. Il est évident qu’autrer du ms. fausse le système des rimes de cette strophe.
 
2. ves. Les traits italianisants du ms. Q sont évidents dans ce poème, comme ailleurs. Ici (comme au vers suivant), l’emploi de per pour marquer la destination, le but, est un aspect de l’italien plutôt que de l’occitan.
 
3. À part le fait qu’escaualcai est répété et la présence de per, il arrive que la notion de la recherche soit exprimée tout de suite après le début du poème moyennant une formule telle qu’aniei cercan, renforcée par le v. 13. Bien que l’idée d’utiliser de nouveau l’imparfait surprenne un peu, elle est bien dans l’esprit du poème : on suggère que le chevalier est occupé à trouver un dominicain, et l’on voit bien, de la façon dont le poème développe, qu’il avait bien besoin de l’homme d’église !
 
11. bon an. Voir, à côté de malan ‘malheur’ (voir le Breviari d’amor, éd. Peter T. Ricketts, t. IV, Brepols 2005, v. 17718 (et la note)), G. de Bornelh, PC 242, 52a, éd. A. Kolsen (Sämtliche Lieder des Trobadors Giraut de Bornelh. Halle, 1910, 1935), I, p. 438, v. 38 : “No·l lor conselh, si Deus mi do bon an”. Ici, on pourrait penser à la signification ‘bonheur’.
 
18. ço que. Le ms. donne la qual cosa, encore un réflexe italien, qui rend le vers hypermétrique.
 
30. querrai perdon. On trouve un exemple de querre perdon chez Lanfranc Cigala, PC 282, 4, éd. Fr. Branciforti (Il Canzoniere di Lanfranco Cigala. Firenze, 1954), p. 145, vv. 9-10 : “E·us voill querer, . . . perdon qu’eu primers dia”. Branciforti traduit par ‘io voglio chiedervi scusa se parlo per primo’. Cependant, Levy (SW 6, 236), suivant Crescini (Manualetto prov. p. 313), l’interprète comme ‘Erlaubnis’, tout comme Giulio Bertoni (I Trovatori d’Italia. Modena, 1915, p. 346), ‘chieder ... permesso’. Ici, il est invraisemblable que le chevalier s’excuse à l’avance, et il va doucement vers son but, tout en annonçant qu’il a l’intention de demander la permission à la jeune fille.
 
40. Ce vers présente des difficultés. Déjà, le PD de Levy, àcocha, donne la phrase a cocha d’esperons. Il est possible qu’il s’agisse d’un exemple qui n’est pas cité dans le SW (1, 270-271, q.v. cocha), mais, en ce cas, Levy l’aurait trouvé (et l’aurait mal cité) dans le LR (II, 426), où Raynouard cite ce vers : “a coitada dels esperons” [sic], et traduit : “à coups pressés des éperons”. Le ms. donne bien : a coitada deus esperon. La forme deus est, semble-t-il, une déformation de del ou dels, et celui-là est préférable vu qu’esperon est au singulier. Pour le sens, cf. Adam de la Halle, cité par Raynouard (ibid.) : “àcoite d’esperon” et pour esperon singulier, Aimeric de Peguilhan (PC 10 44), éd. W.P. Shepard & F.M. Chambers, The Poems of Aimeric de Peguilhan (Evanston, Ill., 1950), p. 208, v. 34 : “Poing lo del espero e·l fer”.
 
41-42. Ces deux vers sont difficiles à comprendre dans le contexte du poème. Il faut remplacer plaugues du ms. en faveur de plazent pour la rime, tout en gardant le sens. Pour vezer plazen, voir, p. ex., Gaucelm Faidit, PC 167, 17, éd. J. Mouzat (Les Poèmes de Gaucelm Faidit. Paris, 1965, p. 324), vv. 70-71 : “tan vei plazen / tot so q’a vos platz …”. Le ms. donne sel, qu’on pourrait interpréter comme ‘celui’, mais le contexte ne le permet pas. Si c’est se·l, à quoi se rapporte ·l ? L’hypothèse se·t serait valable, puisque le chevalier s’adresse directement à la jeune fille, si, tout le long du poème, il l’avait tutoyée. Cette solution est, cependant, valable, car, après les trois premières strophes, la jeune fille se lance dans une dénonciation du chevalier, et, dans ces derniers vers, le fanfaron, qui est sûr d’échouer, essaie de la décontenancer en la tutoyant. Il est significatif que, dans la majorité des pastorelas, le chevalier ne tutoie pas la jeune fille.
 
45. Pour remaner ... per, voir SW 7, 209.

 

 

 

 

 

 

 

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