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Jeanroy, Alfred; Salverda de Grave, Jean-Jacques. Poésies de Uc de Saint-Circ. Toulouse: Imprimerie et Librairie Édouard Privat, 1913.

457,041- Uc de Sant Circ

COMMENTAIRE HISTORIQUE

Le senhal Ma Vida (ou plus probablement M’Ajuda, qui serait un peu moins obscur) reste une énigme ; ce qui est certain, c’est qu’il désigne un jongleur. Or, il y a tout lieu de croire que ce jongleur n’est autre que Sordel. Celui-ci avait une réputation de Don Juan bien établie (1) et la strophe III confirmerait fort bien l’hypothèse de M. de Lollis, d’après laquelle ce serait à la suite d’une liaison avec Cunizza qu’il aurait dû quitter Vérone, séjour du marquis de San-Bonifacio, époux de Cunizza (2). En tout cas, l’itinéraire suivi par Sordel, d’après sa biographie la plus développée, cadre exactement avec celle que Uc assigne à ce M’ Ajuda (dans cette biographie) : Vérone, Ceneda, Trévise, Provence ; ici, Vérone, Trévise, Ceneda, Vicence, — qui est sur la route de Provence, — France. La pièce se placerait au moment où Sordel s’acheminait vers la Provence et se trouvait dans le pays de Vicence, où Uc lui-même devait alors séjourner.

 
 
NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES
 
2. Deux gérondifs de sens voisin (comme ici) ou contraire (cazen levan) peuvent se construire asyndétiquement. Cf. Schultz-Gora, Zeitschr. f. rom. Phil., XVI, 513 et P. Meyer, Guill. de la Barre, p. LXXI.
 
3. Nous avons évidemment ici un sobriquet de jongleur qui peut être lu M’Ajuda ou Ma Vida. Le premier serait assez satisfaisant comme sens, le jongleur étant l’aide du troubadour. Le second pourrait être la traduction du nom juif Chajim souvent donné en guise de nomen faustum, surtout à des enfants nés après la mort d’un autre enfant ; Vitas, Vital, Vidal étaient des noms très répandus parmi les Juifs méridionaux au moyen âge. On voit que Vidas est celui d’un marchand juif dans le Poème du Cid. Voy. sur ce nom une note de M. L. Spitzer dans Zeitshr. f. rom. Phil., XXXV, 271. Mais il est bien probable qu’un jongleur juif aurait dissimulé son origine sous un nom d’emprunt. Il ne serait pas impossible que ce mystérieux jongleur ne fût autre que Sordel ; cf. plus haut, p. 159. En outre, ce qui est dit de notre personnage conviendrait parfaitement à l’aventurier qui passait pour avoir enlevé deux femmes nobles et riches.
 
5. A pour ab ; le b tombe parfois devant une consonne.
 
9. Voil ... anes ; sur ce défaut de concordance des temps, voy. Stimming, Born¹, p. 253 (note à XII, 12).
 
20-3. La phrase est singulière : ai ne peut être correctement qu’une première personne, et il faut alors faire de Montoana, Verones, etc., des vocatifs. À moins de voir dans ce mot une seconde personne italienne (menerai pourrait en être un autre, quoiqu’on trouve d’autres exemples de ces futurs en -er- ; voy. Appel. Chrest.², p. XIX). — Senedes est le pays de Ceneda, à une trentaine de kilomètres au nord de Trévise ; la correction a déjà été proposée par De Lollis, Sordello, p. 15, n. — Sai, « ici », prouve que l’auteur est dans la même région.
 
24. Perc pour pert. Le changement de t final en c n’est pas rare, surtout après un r, selon Stimming (Born¹, p. 279 ; note à XXIX, 11). Cf. Grandgent, Old Provençal, p. 161. Mais la propagation de ce c analogique se rencontre aussi dans d’autres conditions : prenc, tenc dans Sordel (éd. De Lollis, XIX, 11 ; XXI, 20 ; XXVII, 7) ; avencprencfenc, estenc, etc., dans G. Adhémar, Chantan dissera, vv. 8, 24, 32, 40, etc. (Appel, Inedita, p. 114).
 
30. Nous avons oublié de faire la correction évidente tragz (peut-être écrit traz dans l’original de N).
 
 
Notes :

1). Voir B. d’Alamanon (éd. De Grave, XVII, 44) ; première Biog. de Sordel, éd. De Lollis, p. 147. ()

2). Sordello, pp. 17-21. ()

 

 

 

 

 

 

 

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