Observacions - Bemerkungen - Observations - Observaciones - Observations - Osservazioni - Observacions

Salverda de Grave, Jean-Jacques. Le troubadour Bertran d'Alamanon. Toulouse: Imprimerie et librarie Édouard Privat, 1902.

 

APPENDICE

 

A. PIÈCE ATTRIBUÉE A BERTRAN ET A GAUCELM FAIDIT

 

C’est une aube, qui a déjà été plusieurs fois imprimée. Bartsch l’attribue à Bertran, & la cite sous le nº 23. Manuscrit C (imprimé dans Raynouard, V, p. 74 ; Parn. Occit., p. 110). Manuscrit de Copenhague (cp. Zeitschrift, I, p. 396). Édition critique dans Appel Chrestomathie, nº 35. Dans le manuscrit de Copenhague la pièce est attribuée à Gaucelm Faidit.

Le mètre dont le poète s’est servi est unique (Maus, p. 98, nº 63), & ce serait une présomption en faveur de la paternité de Bertran. Mais comme cela reste incertain, il nous a semblé inutile d’imprimer encore une fois cette poésie, qui a été déjà si souvent & si bien publiée.

 

B. PIÈCE ATTRIBUÉE A BERTRAN ET A PEIRE BREMON

 

Je ne mentionne que pour mémoire la pièce, Bartsch, 330, 15 que le manuscrit F attribue à Bertran d’Alamanon, & qui, d’après C R aurait pour auteur Peire Bremon Ricas Novas. Elle a été imprimée par Crescini dans son Manualetto provenzale, p. 130. Le sujet rappelle la pièce nº XIX de Bertran.

 

 

C. PIÈCES QUI VONT SOUS LE NOM DE BERTRAM, SANS SURNOM.

 

Bartsch en cite sept :

1.

 

Cette pièce doit être identifiée avec Bartsch, nº 87, 1.

 

2.

C’est une tenson entre Bertran et Bernart, imprimée dans Selbach, Streitgedicht, p. 120. Le texte ne fournit aucune indication.

 

3.

Chabaneau a constaté que cette pièce pourrait être de Bertran d’Aurel (1). En effet, le ton de la pièce & le fait qu’il n’y est pas parlé du « seigneur Bertran » rendent probable qu’elle provient de l’interlocuteur de Guilhem Augier (2).

 

4.

C’est une tenson de « En Bertram » avec Javare. M. Chabaneau se demande (3) si ce Bertran ne serait pas B. d’Aurel ; plus loin (4), il ne semble pas éloigné de l’attribuer à B. d’Alamanon ; il fait remarquer lui-même que Bertran y est nommé, au vers 17, cavaler trobador. Si nous rapprochons le fait que, parmi les seigneurs qui accompagnent Charles d’Anjou en Sicile, Bertran d’Alamanon est cité parmi les « chevaliers (5) », la seconde supposition de Chabaneau gagne en vraisemblance.

Voici la pièce : Jauare, anc a merchat.

 

5.

 

Cette pièce se trouve dans le manuscrit Q. Voyez Zeitschrift, IV, p. 503. Bartsch la cite encore sous le nº 303, 2.

 

6.

Chabaneau a constaté que cette pièce est de Bertran de Gordon ;en effet, l’allusion qui y est faite à une vente de Gordon met cette attribution hors de doute.

 

7.

C’est un partimen entre « seigner Bertran » & Uc de la Bacalaria. Il semble plus prudent d’identifier ce Bertran avec B. de Gordon, car Uc a tensonné avec Gaucehn Faidit, & appartient donc à une plus ancienne génération que Bertran d’Alamanon. Or, justement nous savons que B. de Gordon a chanté vers 1211-1218.

 

 

Notes :

1. Chabaneau, Biographies, p. 132. ()

2. Schultz, Zeitschrift, XXIII, p. 77. ()

3. Chabaneau, Biographies, p. 132. ()

4. Chabaneau, Biographies, p. 155. ()

5. Durrieu, Les Archives angevines de Naples, II, p. 247. ()

 

 

ESSAI D’UNE RECONSTITUTION DE LA

VIE DE BERTRAN D'ALAMANON

 

Nous n’avons pas osé appeler ce chapitre une biographie : c’est bien plutôt un aperçu raisonné des détails que nous connaissons de la vie de notre poète.

Jean de Nostre-Dame — on pouvait s’y attendre — n’est pas à court de renseignements sur lui (1). Malheureusement, nous savons à quoi nous en tenir sur la valeur des biographies composées par le procureur au Parlement d’Aix (2). Son neveu, César de Nostre-Dame, parlant de Bertran (3), ne fait que répéter ce que dit son oncle, & c’est à lui que Ginguené (4) emprunte l’histoire de l’amitié de Bertran & de Geoffroy Rudel, qui l’a amené à la fameuse distinction d’un Bertran l’Ancien & d’un Bertran le Jeune, distinction qui a encore été développée par Emeric-David (5) & acceptée par Raynouard (6) & par Milá y Fontanals (7). Millot ne fait pas cette distinction , mais sa chronologie n’en est pas plus claire.

C’est également à Jean que César emprunte l’attribution à notre Bertran de la tenson de Raymond de Las Salas avec Bertran d’Avignon (8), sur la préférence qu’il faut accorder aux Lombards ou aux Provençaux (9), & cette erreur a confirmé Emeric-David dans la nécessité de distinguer deux Bertran (10). A un autre endroit de son Histoire (11), César mentionne cette fameuse Phanete de Romanin, inventée par Jean, & qu’on retrouve dans les biographes qui ont suivi le récit de ce dernier. Enfin, voici un dernier détail, cité par César (12) ; « Aux Ides de Mai 1245 Berenguier bailla à Bertrand de Allamanon, excellent Poëte Provençal, son Orateur, Gentilhomme d’Arles, deux mil sols Raymondins, à prendre sur son peage d’Arles ; don que ce Comte fit dans son palais de la ville d’Aix. » Or, ce détail se retrouve dans Artefeuil (13) : « (Bertrand) fut présent au Traité de Paix qui se fit entre Berenger & les Génois, lorsque ceux-ci se mirent sous la protection de ce dernier comte de Provence de la maison Barcellone. Bérenger, charmé du mérite de Bertran, lui fit présent de 2,000 sols à prendre sur le péage d’Arles. » Le traité dont il est question est celui de 1242 ; & il est constant que Bertran d’Alamanon fut parmi les témoins (14). Seulement, les paroles d’Artefeuil ne sont pas claires ; veut-il faire entendre qu’il y a un certain rapport entre le traité en question & le don que le comte a fait à Bertran ?

En dehors de ce détail, Artefeuil ne dit à peu près rien sur Bertran. Il en est autrement de Millot qui dit (15) : « Nous sommes obligés, malgré nous, de recourir à Nostradamus, pour la vie de ce troubadour, dont nos manuscrits provençaux ne contiennent que les ouvrages. Peu d’historiens, sans doute, méritent moins de confiance ; mais ici, du moins, on ne le verra pas en contradiction avec d’autres. » Quels sont ces autres ? Je l’ignore, mais ce que le lecteur a déjà pu constater dans nos Commentaires, c’est que la datation des poésies, telle qu’elle a été faite par Jean de Nostre-Dame, aussi bien que celle de Millot, laissent beaucoup à désirer.

Papon (16) n’est pas plus heureux dans ses essais de dater les pièces de Bertran, & on a déjà vu dans les Commentaires que ce n’est que très rarement qu’il a bien vu. D’ailleurs, lui aussi repose essentiellement sur Nostre-Dame.

En somme, nous ne pouvons tirer à peu près aucun profit des biographies antérieures de Bertran.

Les sources où nous puiserons sont de trois ordres différents. Il y a d’abord les documents datés où Bertran figure, surtout en sa qualité de familier du comte de Provence. Ces documents ont été réunis en grande partie par M. Schultz, dans un article de la Zeitschrift für romanische Philologie (IX, pp. 134 & suiv.). M. Chabaneau, dans ses Biographies des troubadours, p. 95, en a ajouté d’autres.

Nous avons ensuite les poésies de Bertran, que nous avons cherché à dater autant que possible.

Enfin, nous pourrons utiliser quelques rares renseignements que les poètes contemporains nous fournissent sur leur compatriote.

 

—————

 

Pour fixer la date approximative de la naissance de notre troubadour, nous avons deux points d’appui : d’abord, nous savons qu’en 1230 il prenait déjà une part active à la vie politique de son temps, puis nous avons rendu probable que, en 1266, il était en Italie avec les soldats de Charles d’Anjou. On pourrait donc supposer qu’il est né entre 1200 & 1210. Et comme, vers 1246, Granet l’appelle déjà « vieux » (nº XVII, v. 39), on fera bien de reculer la date le plus possible ; en effet, à l’âge de quarante-cinq ans, on a autre chose à faire que de courtiser les dames ; du moins, on comprendrait au besoin que ce fût là l’avis de Granet.

Son père, s’appelait Pons de Brugeiras. C’est ce que nous apprend la biographie que contient le manuscrit A :

 

Bertrans de Lamanon si fo de Proensa, fills d’en Pons de Brugeiras. Cortes cavailiers fo e gens parlans, e fetz bonas coblas de solatz (17) e sirventes.

 

M. Schultz a retrouvé ce nom dans des documents qui vont de 1193 à 1209. Que Bertran fût le fils cadet semble ressortir du fait qu’il a, selon toute probabilité, eu un frère qui s’appelait Pons, comme le père. Nous trouvons, en effet, parmi les témoins du premier traité conclu par Charles d’Anjou avec Marseille, en 1252, non seulement « Bertrandus », mais aussi « Pontius de Lamannono » (18). D’ailleurs, l’existence d’un frère de Bertran nous a été révélée par une pièce signalée par Chabaneau (19) & par sa tenson avec Guigo (nº XII, v. 29 & suiv.), où celui-ci établit entre les deux frères une comparaison qui ne tourne pas à l’honneur de notre troubadour. Puis, César de Nostre-Dame cite (20) un « Pons d’Allamanon » dans un acte d’environ 1217.

Il ne me semble pas impossible qu’il ait eu d’autres frères. Du moins, parmi « les personnages français » mentionnés dans les registres angevins comme ayant passé dans le royaume de Sicile sous le règne de Charles Ier (21), j’ai trouvé : Bernard, Guillaume, Pierre de Lamanon (22) ; Raimbaud d’Alemagne ou d’Alamanon (23), Rigaut de Lamenon (24), Bertrand d’Alamagnon (25), Jean d’Alamagnon (26). On comprend que je ne veux pas faire passer tous ces hommes d’armes pour des frères de notre poète, mais, enfin, il y en a peut-être parmi eux.

Le nom de Bertran s’écrit dans les manuscrits le plus souvent d’Alamanon ; mais on trouve aussi de Lamanon (27). La localité s’appelle actuellement Lamanon (28), de sorte que nous avions le choix entre les deux orthographes. Nous avons choisi la plus ancienne, pour rester fidèle à ce qui semble être la tradition parmi les contemporains de Bertran (29).

Un hasard nous a conservé le nom, mais le nom seul, de la femme de Bertran. Blacasset, dans une strophe qui nous est restée, dit :

 

Oimais no er Bertrams per me celatz
D’Alamano, maritz de Na Maria,
Qu’eu no·ill menbre com el se defendia
Lo iorn q’el fo per Basadel ligatz.
Adoncs fo meill qe no troba trobatz
Car anc tant fort nolaforts folors
Qei traisses bran ni·s crides enseigna.
Ben aia cel qe tant gen lo enseigna,
Car se tot ha maiors onclas qe ors,
No·ill tengron pro, tan lo destreis paors (30).

 

Nous sommes bien loin de comprendre toutes les allusions de cette pièce, qu’on peut approximativement placer entre 1241-1245, époque où l’activité poétique de Blacasset est attestée par sa réponse à Montanhagol (31).

Les tensons que Bertran a échangées avec d’autres troubadours nous fournissent quelques renseignements sur son physique & sur son caractère. Il va de soi qu’il ne faut pas prendre à la lettre tout ce que disent de lui ses interlocuteurs ; mais un reproche qui revient trop souvent pour ne pas contenir un fonds de vérité, c’est son manque d’énergie, au physique comme au moral. C’est ce que dit Guigo (32), aussi bien que Granet (33). A en croire ses contemporains, Bertran aurait été très lâche. Nous avons déjà vu ce que disait de lui Blacasset ; Guigo prétend (34) que, dans la guerre des deux comtes, son écu & sa lance sont restés « entiers », & ailleurs (35) que le cri par lequel il annoncera Bertran dans les tournois est « lâcheté » ; il ajoute que son cors es farsit d’auol coratie (36). Et quand Sordel dit de lui qu’il n’est pas « bon marin (37) », il fait sans doute allusion au refus de Bertran d’aller à la croisade. Ajoutons cependant tout de suite que ce reproche est assez singulier, venant de la part de Sordel, qui s’est également abstenu d’accompagner Charles d’Anjou, ainsi, il est vrai, que Barral des Baux ; d’ailleurs, dans le temps, Falquet de Romans (38), aussi bien que Blacatz (39), avaient également préféré rester chez eux.

Il est d’autant plus étrange qu’à deux reprises, Bertran, ayant à choisir entre les armes & l’amour (40), choisisse les premières. Si l’on était en droit de prendre au sérieux les discussions d’un partimen, on pourrait voir dans ce fait une confirmation de la tendance qu’ont les hommes à se glorifier le plus des qualités qu’ils possèdent le moins. Mais il me semble plus prudent de ne pas entreprendre de spéculations psychologiques à propos d’un jeu parti.

 

——————

 

Bertran d’Alamanon appartenait à la cour du comte de Provence. C’est ce que dit clairement Guigo de Cabanas (41), qui ajoute que personne n’est plus fort que lui en vers satiriques.

Nous possédons sur la première période de sa vie, dont nous fixerons la limite en 1245, date de la mort de Raymond-Bérenger, deux documents de 1241, où il est cité comme témoin ; d’abord il assiste, à Montpellier, de même que Sordel, au divorce de Raymond VII de Toulouse & de Sancia d’Aragon (42), & ensuite au traité que Raymond-Bérenger conclut avec la ville d’Avignon (43). Dans la première de ces pièces, le poète est appelé « Bertrandus Alamandoni », ce qui n’est sans doute qu’une graphie fautive. César de Nostre-Darne dit qu’en 1235 Bertran est témoin d’une donation faite par Raymond-Bérenger à Bertran d’Esparron (44), & nous avons vu plus haut que, d’après Artefeuil, il aurait assisté au traité conclu entre ce comte & la ville de Gênes. César fournit également ce détail (45) &, c’est chez lui, sans doute, qu’Artefeuil l’a trouvé. M. Schultz relève encore qu’en 1245 le comte fait à Bertran une riche donation ; il trouve ce détail aussi chez César. C’est à tort qu’il cite à ce propos Artefeuil, car nous avons vu plus haut que celui-ci place cette donation probablement dans cette même année 1242, où fut conclu le traité de Gênes. D’après ce même César (46), le comte aurait fait de Bertran son « orateur ». Je ne sais quelle importance accorder à ces détails ; dans aucun cas, l’autorité de César ne suffit à les mettre hors de doute.

C’est surtout par ses poésies que nous sommes renseignés sur ses rapports avec le comte de Provence. Celui-ci n’était pas aimé des grands seigneurs : sa politique cléricale, sa diplomatie prudente, absolument dénuée d’éclat, faisaient que leurs sympathies étaient plutôt pour le chevaleresque comte de Toulouse, Raymond VII, dont la nature impulsive, peu accessible à la calme réflexion, formait un contraste si frappant avec le caractère pondéré & paisible du comte de Provence. Le ton violent du sirventés nº I pourrait faire supposer un instant que Bertran avait quitté le parti de son seigneur ; mais le vers 3, qui exprime la douleur qu’éprouve le poète à voir le comte tomber si bas, prouve qu’il le regarde toujours comme son maître. Au moment où il écrit, il n’est pas à la cour, car il envoie sa poésie au comte « où qu’il soit » (v. 4) ; mais il n’est pas non plus chez Raymond de Toulouse, puisque, au vers 34, il parle du dommage que « le Baux » a essuyé « ici », ce qui ne saurait être qu’en Provence.

M. de Lollis, dans des pages qui sont parmi les meilleures de son édition de Sordel (47), met en lumière combien d’attaques, dans les sirventés politiques, il faut attribuer non pas à des convictions sérieuses & intimes des troubadours, mais, exactement comme dans la poésie amoureuse, à la tradition. Il cite à ce propos notre sirventés I, & il croit que seul l’amour des contrastes violents a pu inspirer à Bertran les éloges enthousiastes qu’il adresse au comte de Toulouse. En cela il va un peu loin, à mon avis. Que Sordel & lui s’expriment d’une façon identique sur Raymond-Bérenger, c’est ce qui s’explique par la constellation politique de la Provence.

Cette disposition hostile est infiniment plus manifeste encore dans le sirventés nº II. Nous avons vu que peut-être Bertran était prisonnier au moment où il écrivait, & que le comte refusait de se porter garant pour lui. C’est presque un cri de révolte, mais ici surtout il ne faut pas oublier que, dans les sirventés, les paroles dépassent souvent la pensée.

Dans le sirventés III, nous voyons encore une fois Bertran attaquer la politique du comte, non pas directement, il est vrai, mais en la personne de son protégé, l’archevêque d’Arles, qu’il accuse des crimes les plus atroces. J’ai déjà fait remarquer qu’on n’a pas besoin de supposer que Bertran éprouvât de la sympathie pour les adversaires de l’archevêque ; il voyait plutôt en celui-ci l’incarnation de la politique de Raymond-Bérenger, laquelle lui inspirait une si profonde aversion.

Que le franc-parler du poète n’ait pas amené de rupture entre lui & son seigneur, c’est ce que prouve le fait, attesté par notre pièce XVI, qu’il l’a accompagné à Brescia, où Frédéric reunissait autour dé lui une cour brillante, la plus imposante qu’il ait jamais eue à ses côtés.

Mais Bertran ne s’occupait pas uniquement de politique : il adressait aussi des hommages aux dames, à Guida de Rodez, à la comtesse de Provence, à d’autres encore, dont parfois nous ne connaissons pas même les noms, parce qu’il ne les désigne que par un senhal. Qui sont, par exemple, Esmenda, Beguinage, Gardacors ? Sont-ce Raymonde de Roquefeuil, Rambauda des Baux, Na Saura, que nous n’avons d’ailleurs rencontrées nulle part que dans les pièces de Bertran ?

Il fréquentait les troubadours : Sordel était un ami de longue date, Peire Bremon reconnaît la haute position qu’il occupe auprès du comte. Il échange des tensons avec des jongleurs : Guigo de Cabanas & Granet sont pour lui des intimes ; le dernier est même son compaire. Et le fait que le nom de Blacatz est mentionné par lui avec tant de respect nous prouve qu’il la connu de près.

 

———————

 

Charles d’Anjou n’a rencontré, auprès des seigneurs de Provence, aucune résistance (48) ; le besoin d’une paix durable, l’espoir que, sous son sceptre, l’indépendance du pays resterait intacte le faisaient préférer à Raymond de Toulouse, qui avait été leur idole. Bertran va plus loin. Il trouve que le nouveau comte n’agit pas avec assez de fermeté. Les trois communes se liguent contre le nouveau seigneur, & celui-ci, au lieu de les soumettre l’épée à la main, leur fait des concessions regrettables (nº IV). Le poète en veut à son seigneur d’entreprendre une croisade au moment où il devrait affermir son autorité dans ses nouveaux états (nº V). Pendant l’absence du maître, lorsque le plus puissant seigneur de la Provence, Barral des Baux, par une brusque volte-face, fait hommage à la reine Blanche, mère de Charles, lui promettant d’amener la soumission d’Avignon & d’Arles au comte Alphonse & à Charles, nous retrouvons peut-être Bertran parmi les témoins de l’acte qui a été dressé de cet événement. Cela se fit en 1250 (49). Dès que Charles est de retour & entreprend la soumission définitive de Marseille, nous retrouvons le poète constamment à ses côtés : en 1252, Bertran assiste au premier traité de Charles avec Marseille (50) ; en 1257, il est un des témoins du deuxième traité conclu entre cette ville & le comte de Provence (51). Dans cette même année, lui & Boniface de Castellane sont présents à l’acte par lequel Charles donne des privilèges à la ville de Sisteron (52). Egalement, en 1257, c’est en présence de Bertran, à Saint-Remi, que l’évêque de Marseille cède à Charles la ville supérieure (53). Ainsi, dans cette marche triomphale de 1257 du comte & de sa femme à travers la Provence (54), Bertran les a accompagnés comme en 1238 il accompagnait Raymond-Bérenger à Brescia. Il en fut donc de lui comme d’Albert de Tarascon (55), comme de Sordel (56), comme de Boniface de Castellane, car nous avons vu qu’avant sa défection celui-ci avait aussi appartenu à la suite du comte. En effet, la révolte de ce seigneur & d’Hugues des Baux a été un fait isolé ; & il importe de le constater, parce que, à la lecture des sirventés de ce temps, on dirait que le feu de la révolte couvait partout en Provence.

Le fait est que tous les actes de Charles n’étaient pas également sympathiques aux grands seigneurs. Les chicanes que leur cherchaient les avocats & les procureurs du comte, les vexations devant lesquelles celui-ci ne reculait pas pour augmenter ses revenus, inspirèrent à Bertran des sirventés d’une extrême violence d’expression (nos VI, VII). Et quand on a abordé l’étude de cette époque d’après les poésies, ce qui obscurcit la vue, c’est qu’on prend trop au sérieux les réclamations & les objurgations des poètes.

En 1259, Charles est de nouveau en Provence, & c’est de cette année que datent ses premières relations avec l’Italie du Nord. Le 10 juillet, la ville de Cunéo se soumet à Charles ; le 24, ce sont Alba & Cherasco. Et parmi les témoins de l’acte de cette première soumission, passé à Pignan, nous retrouvons Bertran (57). Ainsi, nous n’avons qu’à suivre le fil de l’histoire pour connaître tout ce qu’on peut savoir de sa vie.

L’année suivante, nous rencontrons Bertran encore deux fois dans des documents officiels : au commencement de 1260, les ambassadeurs de Charles reçoivent à Alba l’hommage de cette ville & de Cherasco, &, dans l’acte, Bertran est nommé parmi les témoins (58) ; il l’est également deux mois plus tard à Dalmazzo, à la confirmation de la part des moines de l’abbaye de cette localité du traité conclu par leur abbé avec Charles d’Anjou (59). Au mois d’avril, il est de nouveau en Provence, où, à Salon, le comte de Blandrate est investi de quelques possessions qui avaient jusque-là relevé de la ville d’Albi (60).

D’après M. Chabaneau (61), le nom de Bertran figure encore dans le traité de paix conclu en 1262 entre le comte & la comtesse de Provence d’une part & la ville de Marseille de l’autre ; il a trouvé ce traité à la Bibliothèque de Carpentras, ms. (liasse) nº 636. Or, dans le texte de ce traité, imprimé par Sternfeld, je ne trouve pas le nom du poète (62).

Nous ne pouvons poursuivre plus loin Bertran dans les documents. Ses poésies nous apprennent encore que, à cette époque de sa vie, il ne se désintéressait pas de la politique internationale & que ses tendances anticléricales n’étaient pas devenues moins fortes (nº VIII). Puis, nous tenons pour probable qu’il a pris part à l’expédition d’Italie. Il est vrai que l’affirmation de César de Nostre-Dame, qui le cite parmi les seigneurs qui accompagnent Charles par mer (63), ne suffit pas à prouver ce fait, sa liste étant manifestement fautive (64). Mais dans les listes de M. Durrieu, que nous avons citées plus haut, son nom se trouve en toutes lettres. Or, si nous rapprochons du fait de son départ pour l’Italie les sirventés IX & X, nous sommes amenés à admettre pour lui ce que M. de Lollis a rendu probable pour Sordel (65), qu’il ne s’est pas embarqué, mais qu’il a suivi le gros de l’armée, qui avait pris la route de terre.

C’est donc jusqu’en 1266 que nous avons pu pousser notre essai de biographie. Il est probable que Bertran a été compris parmi ceux qui ont reçu des fiefs de Charles, mais je manque ici complètement de sources ou je pourrais puiser des renseignements là-dessus. C’est un soin que je suis obligé de laisser àceux qui sont à même de les consulter.

D’après Nostre-Dame (66), Bertran aurait vécu assez longtemps pour attaquer Boniface VIII, au sujet de son animosité contre Philippe le Bel & contre Charles II, ce qui nous conduirait tout près du quatorzième siècle ; il aurait attaqué l’empereur Henri VII, qui avait outragé Robert, duc de Calabre, fils du roi de Naples & protecteur d’Alamanon. Robert aurait envoyé au roi son père le sirventés du poète contre l’empereur, & Charles aurait rendu le droit que le poète avait perdu. Et Bertran serait mort en 1295.

Tout cela n’est, que je sache, confirmé par rien. Nous ne connaissons ni le lieu ni la date de la mort de Bertran.

Il nous reste a considérer, un instant l’ensemble de l’œuvre poétique qu’il a laissée. Nous avons vu qu’elle se réduit à vingt & une pièces (67), parmi lesquelles dix sirventés, sept tensons, un planh & trois chansons amoureuses. Ces chiffres suffisent à le caractériser comme poète. L’amour n’occupe qu’une place très secondaire dans sa vie. Non seulement il préfère les armes, quand on lui offre le choix entre elles & l’amour, mais son œuvre est là pour confirmer que c’est une nature très combative, du moins en paroles. Il fait penser à Bertran de Born plus qu’à aucun autre troubadour ; & en le comparant à Montanhagol, par exemple, dont les théories amoureuses ont été si bien mises en lumière par M. Coulet, on est frappé du contraste. Ce qui est surtout curieux à constater, c’est que, même dans ses chansons amoureuses, il ne dépouille pas toujours son caractère violent. Dans la pièce nº XX, il met Dieu en demeure de le rendre heureux, sous peine d’être accusé d’inconséquence (v. 15 & suiv.) ; & quand, dans sa tenson avec Granet (nº XVII), il n’hésite pas à s’adresser à l’Antéchrist pour s’assurer l’amour de sa belle, cela encore prouve que la douceur n’est pas sa qualité prédominante. Dans le planh sur la mort de Blacatz, c’est à peine si l’on trouve une couple de vers qui témoignent de son affection pour le défunt : la mort de celui-ci ne fait que lui fournir une occasion de risquer une plaisanterie qui ne nous paraît pas de fort bon goût. On y cherche en vain l’accent ému, qui donne un si haut prix à la première strophe du planh de Sordel :

 

Planher vuelh en Blacatz en aquest leugier so
Ab cor trist e marrit, et ai en ben razo,
Qu’en luy ai mescabat senhor et amic bo,
E quar tug l’ayp valent en sa mort perdut so...
 

C’est par ses sirventés, qui allient à une grande puissance d’expression une variété de formes toujours renouvelée, qu’il mérite d’occuper une haute place parmi les troubadours ; ce n’est pas pour lui que se pose la question de savoir s’il était, comme Montanhagol & comme Sordel, partisan des nouvelles théories en amour, ou s’il s’en tenait avec Granet à l’amour bon enfant & peu raffiné (68). Pour lui, l’amour fournit une entrée en matière quand il va attaquer le comte de Provence (nos II, IV), à moins que sa dona ne soit nommée en passant pour l’opposer à ce même comte (nº I, v. 13). Aussi quand (nº VI) il loue le temps où la « courtoisie » régnait & où l’on courtisait les dames, on sent que ce n’est là qu’un artifice pour forcer le contraste avec le caractère morne de la société telle que l’a façonnée le nouveau comte. Et quand nous lisons que des poètes comme Blacatz & comme Falquet de Romans faisaient des chansons amoureuses après avoir doublé le cap de la cinquantaine (69), nous nous rendons tout de suite compte que Bertran d’Alamanon était d’une autre pâte que ceux-là.

Comme poète, Bertran a une grande originalité. D’abord, parmi ses vingt & une poésies, il n’y en a que deux qui soient composées sur le même mètre & les mêmes rimes (nos VIII & XX). Puis, surtout, il y en a neuf qui sont uniques, quant aux rimes du moins (nos II, III, V, VII, X, XI, XV, XVII, XXI).

Sur les autres, on sera renseigné par le tableau suivant (70) :

Trois (nos XIII, XIV, XVIII) ont la même forme & les mêmes rimes qu’une seule autre poésie.

Une seule (nº IV) a la même forme & les mêmes rimes que deux autres poésies.

Trois (nos VI, XVI, XIX) ont la même forme & les mêmes rimes que trois autres poésies.

Trois (nos VIII, XII, XX) ont la même forme & les mêmes rimes que quatre autres poésies.

Une seule (nº IX) a la même forme & les mêmes rimes que six autres poésies.

Une seule (nº I) a la même forme & les mêmes rimes que huit autres poésies.

 

Ces chiffres sont significatifs en ce qu’ils attestent une certaine recherche d’originalité.

A en juger d’après le nombre des copies qu’on trouve des pièces de Bertran, il ne doit pas avoir joui d’une grande popularité. Pas moins de treize de ses poésies ne se rencontrent que dans un seul manuscrit, & seul le planh se trouve dans sept manuscrits ; les autres varient entre deux & quatre.

  

*  *  *

  

VIE DE B. D’ALAMANON

PAR JEAN DE NOSTRE-DAME

  

DE BERTRAN DE

ALLAMANON.

 

Bertran de Allamanon 3. du nom fils de Bertran 2. du nom fils d’autre Bertran premier, fut sieur dudict lieu homme de son temps digne d’honneur, bon poëte Prouensal, facond en la langue Prouensalle, aggreable a tout le monde pour son doux & modeste parler & façon d’escrire, a cause de quoy persuada facillement a tous les autres poëtes de son temps qu’il estoit homme de bon savoir, a faict de belles, & elegantes rithmes en nostre langue Prouensalle, fut amoureux de Phanette, ou Estephanette de Romain dame dudict lieu, de la mayson des Gantelmes, qui tenoit de son temps cour d’amour ouuerte & planiere en son chasteau de Romanin pres la ville de sainct Remy en Prouence, tante de Laurette d’Auignon de la mayson de Sado tant célébrée par le poëte Petrarque : a la louange de laquelle feist de mout belles chansons. Ayant laissé le train, d’amour, s’adonna à escrire satyriquement, & a mesdire des Princes, & mesmes de Charles 2. du nom Roy de Naples Comte de Pronence, duquel temps il fleurissoit, qu’estoit enuiron l’an 1284, qui fut le premier an de son regne, pour raison dequoy il luy osta le droict que les deux Bertrands ses pere, & ayeul auoyent tousiours pris du passage du sel au port de Pertuis, qu’on disoit anciennement de Gontard sur le fleuue de Durance, dont il en fist vn Syruentez, se plaignant de ce qu’en son port ne passe plus du sel, & que le sel est failli en Prouence, qui se commence ainsi,

 

De la sal de Prouensa ay dol
Quand a mon port non passa plus.

 

Chant faict par le Poete contre les Princes de son temps.

 

Entendant par ceste chanson que la sagesse & prudence telle que deust estre en vn Prince, estoit departie du Roy Charles, & des Princes & seigneurs de son conseil, & de Boniface viij. du nom Pape de Rome, de ce qu’il poursuiuoit de ce temps les Collonnois, & s’estoit declaré ennemy de Philippes Roy de France, & dudit Charles 2. & de ce que Henry vij. du nom Empereur avoit mandé adiourner Robert fils dudict Charles 2. à comparoir en Aretine en hayne de ce que Iehan Prince de Grauine frere dudict Robert, l’auoit honteusement faict desloger de Rome. Pour raison duquel Syruentez qui fut presenté a Chartes 2. à la requeste dudict Robert le dict droict du sel luy fut retourné : car Robert comme amateur des Poetes Prouensaux trouua le Syruentez de si bonne grace, qu’il retint ce poete Bertrand a son seruice, & le fist coucher en l’estat des gentilshommes de sa maison aux affaires de Prouence, & si l’enrichist de beaux & profitables presens, & luy fist auoir la Seneschaucee de Prouence, & le droict que le Roy auoit au lieu de Roignes, tant estoit aymé & prisé de Robert : & aussi fut appelle pour l’honneur & la faueur qu’il portoit aux Poetes, le pere des Poetes. Le Monge de Montmaiour n’a rien escript, ne contre ce Poete, ne contre le precedent (71), ie ne sçay la cause pour-quoy. Le Monge des isles d’Or dit que outre ce qu’il estoit bon Poete Prouensal, estoit aussi vaillant & renommé en faict de paix & de guerre, homme de grand cœur, arrogant, diligent, & de prompte expedition és affaires. A faict vn Syruentez contre l’Archeuesque d’Arles, par le discours duquel dict, que iamais ne fut un homme plus peruers ne plus corrompu, qu’il sera esbahy si le Legat du Pape ne le faict brusler tout vif, ou emmurer. Que ceux d’Arles ne seront iamais en repos qu’ils n’ayent mis leur faux Pasteur tout vif en sepulture, qu’il a esté trouué homme de bien par de faux tesmoins, qu’il est periure, qu’il ne croit en Dieu, ny en la Saincte Escripture. Sainct Cezari dit, que ce Poète estoit gentilhomme d’Arles, l’un des principaux & de reputation de la ville. A escript un traicté en rithme Prouensalle, intitulé Las guerras intestinas qu’estoyent entre les Princes. Trespassa en l’an 1295. le dict Robert estoit de ce temps duc de Calabre, & fut après son pere Roy de Naples & Comte de Prouence.

 

(Les vies des plus célèbres & anciens poètes
 provensavx &c.,Lyon, 1575, p. 168-171.)

 

Notes :

1. La Vie des plus célèbres... poètes provençaux, éd. Chabaneau, p. 159. ()

2. P. Meyer, dans la Bibl. de l’École des Chartes, V, 6e série, pp. 258 & suiv. ()

3. Histoire & Chronique de Provence, pp. 133 & suiv. ()

4. Histoire littéraire, XV, p. 443. ()

5. Histoire littéraire, XIX, pp. 460 & suiv. ()

6. Choix, V, pp. 71, 72. ()

7. Obras completas, II (De los trovadores en España), p. 477. ()

8. Bartsch, nº 83, 1. ()

9. Histoire & Chronique, p. 170. ()

10. Hist. litt., XIX, p. 461. Cf. Schultz, dans Zeitschrift, IX, p. 135. ()

11. Page 269. ()

12. Page 203. ()

13. Histoire héroïque de la noblesse de Provence (1757-1759), I, p. 33. ()

14. Schultz, Zeitschrift, VII, p. 217. (Cf. IX, p. 135, où il donne à tort comme date 1241.) ()

15. Histoire littéraire des Troubadours, I, p. 390. ()

16. Histoire générale de Provence, III, pp. 437 & suiv. ()

17. Voir sur ce terme : Zenker, Die provenz. Tenzone, p. 90. ()

18. De Lollis, Sordello, p. 316 ; Sternfeld, Karl von Anjou, p. 284. ()

19. Biographies, p. 95, note 3. ()

20. Histoire et Chronique de Provence, p. 176. ()

21. Paul Durrieu, Les Archives angevines de Naples. ()

22. Paul Durrieu, Les Archives angevines de Naples, pp. 224, 227, 229. ()

23. Paul Durrieu, Les Archives angevines de Naples, page 226. ()

24. Paul Durrieu, Les Archives angevines de Naples, page 237. ()

25. Paul Durrieu, Les Archives angevines de Naples, pages 247, 254. ()

26. Paul Durrieu, Les Archives angevines de Naples, page 254. ()

27. C’est le cas dans sa Biographie (voyez ci-dessus), dans M, au début du sirventés nº V, dans P (nº IX), dans a (nº VII & XIX). ()

28. Chabaneau, Biographies, p. 95. ()

29. M. de Lollis, dans son Sordello, l’a appelé de La Manon, mais dans son Pro Sordello di Goïto il est revenu à l’orthographie de Lamanon. Cp. Schultz, dans Zeitschrift, XXI, p. 240. ()

30. Klein, Der Troubadour Blacassetz (Jahres-Bericht der staedtische Realschule zu Wiesbaden), 1887, p. 15. Klein lit : au vers 5, A. fos meills que no trob atrobatz ; je ne sais comment il comprend la seconde partie du vers ; — au vers 6, il imprime tan fort no l’afortis ; mais que signifie que « la folie lui a donné des forces » ? ()

31. Éd. Coulet, p. 67. ()

32. Voyez nos nos. XI, vers 8, E·l uostre cors flacat (cf. vers 17) ; XII vers 36, E gran cors flac. ()

33. Voyez nº XVIII, vers 18, flacesa, et 35, uostra flancha persona. Cf., dans la pièce dont il a été question dans le Commentaire du nº XVII, les vers suivants :

E s’anc nuls hom per gran cor recrezen,
Flac e uolpilh plen de nonchalamen,
Poc auer prez d’armas, ben l’a ses failha
Mos compaires Bertran ples de noailha. ()

34. Voyez notre nº XI, vers 5 & suiv. ()

35. Nº XII, vers 38. ()

36. Nº XII, vers 36. ()

37. De Lollis, Sordello, p. 53 & 162. ()

38. Romania, XVIII, p. 567. Cf. Zenker, Folquet de Romans, p. 27. ()

39. Zenker, Folquet de Romans, p. 25. ()

40. Voyez nos pièces XII & XIV. ()

41. Voyez notre nº XII, vers 24 : c’anatz la cort de Proenza seguen. ()

42. De Lollis, Sordello, p. 316 ; de Tourtoulon, Jacme Ier, II, p. 533. ()

43. Strenfeld, Karl von Anjou, p. 263. ()

44. Histoire et Chronique de Provence, p. 190. ()

45. Histoire et Chronique de Provence, p. 202. ()

46. Histoire et Chronique de Provence, p. 203. ()

47. Pages 69 & suiv. ()

48. Sternfeld, Karl von Anjou, p. 21. ()

49. Sternfeld, Karl von Anjou, p. 62 (Schultz, Zeitschrift für romanische Philologie, ne dit que ceci : « Ruffi sicht als wahrscheinlich an, dass dieses waehrend des Kreuzzuges von 1248 geschah. » C’est d’après Nostre-Dame que Ruffi prétend que Bertran a assisté à la cérémonie). ()

50. Sternfeld, Karl von Anjou, p. 273 ; de Lollis, Sordello, p. 316. ()

51. Sternfeld, Karl von Anjou, p. 285 ; de Lollis, Sordello, p. 317. ()

52. Schultz, Zeitschrift für romanische Philologie, (d’après Laplanne, Histoire de Sisteron, t. I ; Pièces justificatives, nº VI). ()

53. De Lollis, Sordello, p. 319. ()

54. Sternfeld, Karl von Anjou, pp. 132 & suiv. ()

55. Sternfeld, Karl von Anjou, p. 15. ()

56. De Lollis, Sordello, p. 52. ()

57. Strenfeld, Karl von Anjou, p. 154. Cp. de Lollis, Sordello, p. 320 (cf. p. 56). Schultz imprime 24 juin, au lieu de 24 juillet. ()

58. Sternfeld, Karl von Anjou, p. 156. Cf. de Lollis, Sordello,p. 94, notes 6, 7. ()

59. Sternfeld, Karl von Anjou, p. 158, note 1 ; de Lollis, Sordello. ()

60. Sternfeld, Karl von Anjou, p. 158.  ()

61. Biographies, p. 95. ()

62. Sternfeld, Karl von Anjou, p. 307. Parmi les Marseillais il y a un Giraud Alamannum. ()

63. Sternfeld, Karl von Anjou, p. 238. ()

64. Sternfeld, Karl von Anjou, p. 245, note 2. ()

65. Sordello, p. 59. ()

66. Éd. de Lyon (1575), p. 169. ()

67. Nostre-Dame (Histoire et Chronique de Provence, p. 171) lui attribue encore « un traité en rimes provençales », intitulé les Guerres intestines, sur les divisions qui régnaient entre les princes. Je n’ai pu découvrir cette poésie. ()

68. Coulet, Montanhagol, p. 56. ()

69. Zenker, Folquet de Romans, p. 13. ()

70. Nous ne comptons que comme une seule poésie celles qui sont du même auteur. ()

71. Albertet de Sisteron. ()

 

 

 

 

 

 

 

Institut d'Estudis Catalans. Carrer del Carme 47. 08001 Barcelona.
Telèfon +34 932 701 620. Fax +34 932 701 180. informacio@iec.cat - Informació legal

UAI